samedi 1 janvier 2011
why do i write in english so often?
i don't know ... it's like putting words to some kind of song ... ça installe une distance, cette langue étrangère, une manière d'étrangeté à soi-même peut-être
2010 has been a strange year ...
... less and less urge to make films anymore, mais en même temps incapacité de liquider les films d'occasion ...comme si la disparition de ma boîte de production (au chômage forcé, depuis que l'envie de produire ou de réaliser m'a quitté) signifiait aussi ma propre disparition .... in the same time, skorecki déménage saw more interest than i've ever known in my films, ce qui n'a pourtant pas réussi à me convaincre de montrer le retour des cinéphiles, la toute première production des films d'occasion ... tout celà est pour le moins déstabilisant ....
1966: les pieds dans les nuages (et la tête dans la lune)
summer 1966: i'm directing my first film, les pieds dans les nuages (et la tête dans la lune), starring niki de st phalle's daughter, laura, and my friend emmanuel crimail (who just died).... music by archie shepp (a solo he offered me in 1965, in new york) and monteverdi's le combat de tancrède et clorinde, mixed with l'orfeo ...
at the same time, dylan embarks for his best series of concerts ever (highlights are melbourne and sydney, that i posted a long time ago on youtube before some kind of web sheriff paid by sony/columbia chased me) ... i had seen dylan the previous summer (1965) in newport and in a new york studio where he was recording highway 61 revisited ...
niki's daughter laura
23 years old laura, daughter of niki de st phalle, in robert bresson's lancelot du lac (italian version, 1974) ... .... i had directed her eight years before (she was clumsy and lovely then) in les pieds dans les nuages (et la tête dans la lune) ... .... as she was supposed never to have been filmed before bresson (who insists on cinema virgins) , her appearance in les pieds dans les nuages (et la tête dans la lune) is not mentioned anywhere ....
vendredi 31 décembre 2010
i listen to dylan every morning ...
... taper blackjackdylan (ou hollis1960) sur youtube: it's only here that i find the great bootlegs brave enough to brave web sherrif's instructions (in fact, sony/columbia's orders to ban unofficial dylan from youtube)
the ballad of frankie lee and judas priest/best live version (portsmouth, 2000) ... song is from dylan's best album ever, john wesley harding (1967)
the ballad of frankie lee and judas priest/best live version (portsmouth, 2000) ... song is from dylan's best album ever, john wesley harding (1967)
cinéphiles are 4 years old, dylan is 50
1992: cinéphiles are 4 years old, dylan is 50 and singing hey joe at juan les pins
remember jimi hendrix did a great version of several dylan tunes, all along the watchtower from dylan's best album, john wesley harding, being the most famous of course (he recorded it in 1968, hardly a year after dylan) ...
dylan pays his dues here, singing hey joe with great respect towards hendrix's version ....
as for myself, i was thinking cinéphiles were largely over and done with ... until i decided, nearly fifteen years later, do a sequel, les ruses de frédéric ...
new york 1962, j'ai 19 ans, j'écoute dylan pour la première fois ...
à 19 ans, âge bête s’il en est, âge con surtout, je pensais quoi ? … …. … j'aimais quoi, j'écoutais qui, en 1962? à new york, j'écoute dylan pour la première fois ... sa voix m'agace ... je n'achète pas le disque ... il me faudra un an pour m'y faire, et c'est seulement don't think twice, it's alright qui me convaincra (et pas le bêlant blowin' in the wind, qui faisait la face A du 45 tours sur lequel la chanson était initialement sortie) .... c'est seulement l'été 1963 que j'achète mon premier 30 cm de dylan ... à paris, il faudra encore aller à lido musique sur les champs elysées pendant un ou deux ans pour trouver ses disques, et demander bob daï_lan, comme on prononçait en français à l'époque ...
... j'écoute encore presley, un peu, un tout petit peu ... mais j'écoute surtout du blues, du blues, du blues, et depuis quelques mois, abruti par la vogue de la musique improvisée, je me défonce au jazz, cette musique d'abrutis prétentieux qu'il me faudra bien vingt ou trente ans pour apprendre à détester ... le rock et la country m'y aideront généreusement ... pour le moment, je file dès que je peux écouter dexter gordon au chat qui pêche ou au birdland, avec deux ou trois tarés de mon genre, persuadés que rien, jamais, n'égalera la pure dextérité de cette musique de l'âme noire ... bientôt, comme un jeune con que j'étais, je me débarrasserais pour quelques pauvres ray charles de tous mes presley signés ...
non, non, je ne rêve pas, je me rappelle ... ... c'est la vérité vraie de ma jeunesse de crétin, défoncé à la pure bêtise depuis l'âge de quatre ou cinq ans,... .... oui, j'ai été assez con pour échanger mes 30 cm et mes super 45 tours signés par elvis trois ans plus tôt, lors de son seul passage à paris, contre des vinyles quelconques de l'aveugle le plus con du rythm'n'blues, qui n'avait pas encore eu le bon goût de graver ses seuls bons disques, des disques country évidemment ...
ray charles, 1962 .... the man was saved by country music's love hymn, you don't kow me (written by cindy walker & eddy arnold in1955)
... j'écoute encore presley, un peu, un tout petit peu ... mais j'écoute surtout du blues, du blues, du blues, et depuis quelques mois, abruti par la vogue de la musique improvisée, je me défonce au jazz, cette musique d'abrutis prétentieux qu'il me faudra bien vingt ou trente ans pour apprendre à détester ... le rock et la country m'y aideront généreusement ... pour le moment, je file dès que je peux écouter dexter gordon au chat qui pêche ou au birdland, avec deux ou trois tarés de mon genre, persuadés que rien, jamais, n'égalera la pure dextérité de cette musique de l'âme noire ... bientôt, comme un jeune con que j'étais, je me débarrasserais pour quelques pauvres ray charles de tous mes presley signés ...
non, non, je ne rêve pas, je me rappelle ... ... c'est la vérité vraie de ma jeunesse de crétin, défoncé à la pure bêtise depuis l'âge de quatre ou cinq ans,... .... oui, j'ai été assez con pour échanger mes 30 cm et mes super 45 tours signés par elvis trois ans plus tôt, lors de son seul passage à paris, contre des vinyles quelconques de l'aveugle le plus con du rythm'n'blues, qui n'avait pas encore eu le bon goût de graver ses seuls bons disques, des disques country évidemment ...
ray charles, 1962 .... the man was saved by country music's love hymn, you don't kow me (written by cindy walker & eddy arnold in1955)
faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches?
j'ai acheté le livre pour son titre ... dans quelques jours, ou quelques semaines, je vous en dirai davantage ...
à 24 ans, j'avais déjà oublié elvis
.. ... ... ... j'avais évidemment tort .... la preuve:
you don't know me (clambake, 1967)
you don't know me (clambake, 1967)
type blackjackdylan on youtube for the best dylan bootlegs
to make you feel my love (rare lovely live version, 2002)
jeudi 30 décembre 2010
beverly kenney sings harold arlen
i never has seen snow/(words by truman capote) ... .... beverly kenney singing arlen's melody like no one will ever be able to do anymore (listen to barbra streisands's rather decent version, just to have an idea of who we lost when beverly kenney comitted suicide in 1960, at the tender age of 30, for strictly unknown reasons .... (i posted other songs of beverly on youtube, you may want to hear them, her records are really hard to find ... and out of price)
harold arlen sings harold arlen
harold arlen singing his own yiddish like melody like a good rabbi's son ... ... and
barbra streisand's correct version
shelter from the storm (prague, 1995)
... so bizarre and unrecognizable i wasn't sure i liked it at first ... but i finally have to admit it's one of the strangest reworkings dylan ever did of one of his songs
mardi 28 décembre 2010
irving berlin a écrit white christmas avec un accent yiddish
... eh oui, c'est un petit juif du shtetl, irving berlin (1888-1989), qui a écrit white christmas en 1941 pour son ami bing crosby ... du shtetl, il a gardé toute sa vie l'accent yiddish de sa jeunesse russe ... il jouait tellement mal du piano qu'il sentait bien que les autres compositeurs avaient un peu honte de lui ... pour réussir en amérique, le mieux c'est encore d'écrire l'hymne américain ... en 1938, irving berlin a écrit god bless america ...
this is how imagine my father at fifteen
jimmie rodgers in 1930 ... only three years to live ... daddy was 15 ...
these three filmed hollwood songs represent something like the birth of popular american music to me ... do i have to translate: here is the birth of music ...
from "balls and kittens, draught and strangling rain"
j ae/ i still owe the morning.... si karen dalton avait été enregistrée en 1875, dans un coin perdu de scandinavie, je parie qu’elle aurait chanté comme ça
i remember buddy holly
not fade away(1957)/portrait of the young artist (1936-1959) as the most modern rock and roll crooner ever
not fade away (2000)/portrait of the sixty year old artist as a rock and roll singer
deux ou trois choses que j'ai faites à la fin du mois de mai 68
difficile de raconter comment j'ai passé mai 68 -ou plutôt comment mai 68 est passé sur moi ... je n'étais plus lycéen, et même plus étudiant depuis cinq ou six ans, mais je me suis littéralement enflammé, premiers signes d'exaltation précoce (ou de psychose bipolaire si l'on préfère) ... disons que l'essentiel, pour le sujet skorecki, fût d'apprendre, à ses dépens, sur son corps même, l'addiction extrême des cinéphiles aux images ... j'ai eu le malheur, un jour de mai, vers la fin du mois, au ciné-club universitaire où s'éteignaient dans le noir de la salle les dernières vélléités de révolte pré-situationniste, d'essayer d'entraîner avec moi les quelques spectateurs présents sur le lieu des derniers combats, c'est à dire dehors, dans la rue ... sans penser un seul instant que je les privais de leur film, de leurs images .... j'ai reçu à même le corps la preuve (des coups très violents) de l'addiction extrême du spectateur -n'importe quel spectateur- aux images qu'il est en train de regarder ...
hendrix sings dylan in a hotel room (tears of rage, 03/1968)
... c'est ingmar bergman, un cinéaste que j'ai cessé d'aimer à 17 ans, qui a la plus belle formule que je connaisse sur le cinéma (piquée à un nobel nordique): "le cinéma, c'est le refuge des poltrons devant la vie"
hendrix sings dylan in a hotel room (tears of rage, 03/1968)
... c'est ingmar bergman, un cinéaste que j'ai cessé d'aimer à 17 ans, qui a la plus belle formule que je connaisse sur le cinéma (piquée à un nobel nordique): "le cinéma, c'est le refuge des poltrons devant la vie"
march 1962: i'm not 60 yet, dylan's singing better than ever
i saw dylan only a few months later in hamburg, he was moaning like a sick rabbi
patrice et stavros
j'ai eu deux frères en cinéma, tous deux rencontrés en 1975 à toulon, où le festival d'hyères avait émigré ... patrice kirchhofer, projectionniste occasionnel, cinéaste expérimental, fonctionnaire, chef opérateur de mes trois ou quatre derniers films ... mon meilleur ami à ce jour ... cette même année, j'ai découvert coatti, le premier film de stavros tornes que je voyais ... j'ai découvert aussi stavros, plus chien que moi, plus errant, plus poète ... cet homme-là, je ne l'oublierai jamais ... même si je voulais, je ne pourrais pas ...
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