dylan, godard .... and me
introduction en anglais ... pourquoi? comme ça, comme une chanson ....
i bet the last modern movie will be a godard movie ... a thousand spliced images for a new century.. i bet the last contemporary song will be a dylan song, a thousand words, a thousand new characters, a new tribe of friends, enemies, new music for centuries to come ...
bob dylan/positively van gogh
ne pas oublier que dans des circonstances mystérieuses, jamais complètement élucidées, la vie de ces deux la a basculé .... pas au même moment mais presque, a la fin des années soixante, leurs vies se sont déchirées, scindées en deux .... .... a quelques mois près, dans un même accident de moto .... vies fracturées, nouvelle identité schizoïde ... un art éclaté, radicalement nouveau se met en place: ni le cinéma, ni la musique ne s'en remettront ... deux maîtres sont en train de naître .... ou plutôt de renaître a l'art et a la vie .... ... ...
... une même méfiance, un dégoût presque pathologique pour les fans, ces groupies envahissants qui les terrorisent, les rapproche encore plus: dylan parle de ces admirateurs puants qui rampent sur le toît de sa maison pour le voir de plus près, godard imagine un personnage homonyme, joué par dutronc (dans sauve qui peut la vie) qu'un admirateur veut enculer...
... et moi, au fait? qu'est ce que je viens faire là-dedans ... disons que j'ai eu longtemps, comme beaucoup, la tentation d'être moi aussi quelque chose comme le dernier cinéaste .... c'était à la fin du siècle dernier, quand je croyais encore réaliser avant l'an 2000 la version définitive de l'escalier de la haine, celle que j'appelais le juif de lascaux ... qui devait être dans ma tête quelque chose comme "le dernier film", un mélange inédit de dodesk'aden et de skorecki/fellini ... en y renonçant, j'ai renoncé aussi à cette ambition puérile .... être le dernier cinéaste ... je laisse cela à godard, à garrel, à tant d'autres qui occupent déjà la place ....
(a suivre.....)
vendredi 25 septembre 2009
melville et moi (remix)
du temps où j'écrivais au jour le jour sur le cinéma, je n'y allais déjà plus, et parler de vieux films en étant le plus loin possible de cet art industriel qui virait de plus en plus à l'industrie ... produisait des effets, des flashs inédits ailleurs, dans la littérature cinéphile ordinaire ... ... c'est la musique, et elle seule, qui me fait vivre depuis plus de vingt ans ... c'est avec l'expérience sensible (et non plus intellectuelle) de la musique que je me permets d'écrire encore de temps en temps sur le cinéma
j'ai toujours aimé melville -et surtout adoré un flic, son dernier film si maniéré qu'il en devient, paradoxe rarissime, déchirant de vérité.... l'émotion vient pour une fois du trop de mise en scène, d'une sorte d'usure en direct qui se transforme en larmes ... ... ... ... tout ça pour dire que j'ai vu l'autre jour le deuxième souffle à la télé et que je suis passé insensiblement -et en direct- de l'admiration à la détestation... .... .... c'est du cinéma filmé au pire sens du mot, surligné, apprêté, artificiel, distancié, mythologisant, référencé cinéma à tous les étages -et en plus en noir et blanc (en 1966, faut le faire)... ... ... jean renoir au moins (pas mon cinéaste préféré) préférait la vie au cinéma, même dans le cinéma il préférait la vie. ... ... ... dans ce sens là, sa leçon de cinéma accidentel a été bien oubliée (même par pialat, qui le singeait artificiellement) .... .... .... .... si hawks avec rio bravo (1958) était le premier postcinéaste, flamboyant d'humour et de vie, melville avec le deuxième souffle, enterre huit ans plus tard le bébé avec l'eau du bain: plus de vie, plus de larmes, plus de rires, juste des effets-cinéma à en crever ... ... on en est là depuis plus de quarante ans, dans un désespérant sur-place dont personne ne semble se soucier.... .... ....
.. et moi, au fait? qu'est ce que je viens faire là-dedans ... disons que j'ai sans le savoir, du moins sans l'avoir prévu, préparé avec cinéphiles 3 (les ruses de frédéric), et skorecki déménage, le retour à un cinéma plus modeste, plus léger, situé le plus loin possible des sentiers battus du cinéma filmé ... un cinéma pochette-surprise, fidèle à l'appellation originelle des "films d'occasion" ("loin du cinéma productions"), qui dit mieux quelle était mon ambition de producteur .... créer autre chose, ailleurs, qui délaisse le cinéma pour les rires et les larmes enfantines de la vie comme elle va ... ... ... .... .... .... à d'autres maintenant de bricoler, le plus loin possible de ce cinéma plus froid que la mort qui squatte les salles, des films rigolos, sans prétention, pour des spectateurs impatients de naître au grand jour ...
... .... parmi mes amis cinéastes (patrice kirchhofer, stavros tornes, jean-claude biette), et mes copains (jean-claude brisseau, joseph morder, pierre léon, laurent achard, pierre brody, vladimir léon, harold manning ...), l'unanimité est loin d'être faite autour de cette question d'un cinéma modeste à venir -un cinéma personnel, disons ... il y a autant d'opinions que d'individus, ce qui n'est pas plus mal après tout ... signe que cette tribu est vivante, hétéroclite, frondeuse .... et qu'elle pondra des oeufs dont naîtront des films, dont naîtront des films, dont naîtront des films .... ....
(a suivre)
du temps où j'écrivais au jour le jour sur le cinéma, je n'y allais déjà plus, et parler de vieux films en étant le plus loin possible de cet art industriel qui virait de plus en plus à l'industrie ... produisait des effets, des flashs inédits ailleurs, dans la littérature cinéphile ordinaire ... ... c'est la musique, et elle seule, qui me fait vivre depuis plus de vingt ans ... c'est avec l'expérience sensible (et non plus intellectuelle) de la musique que je me permets d'écrire encore de temps en temps sur le cinéma
j'ai toujours aimé melville -et surtout adoré un flic, son dernier film si maniéré qu'il en devient, paradoxe rarissime, déchirant de vérité.... l'émotion vient pour une fois du trop de mise en scène, d'une sorte d'usure en direct qui se transforme en larmes ... ... ... ... tout ça pour dire que j'ai vu l'autre jour le deuxième souffle à la télé et que je suis passé insensiblement -et en direct- de l'admiration à la détestation... .... .... c'est du cinéma filmé au pire sens du mot, surligné, apprêté, artificiel, distancié, mythologisant, référencé cinéma à tous les étages -et en plus en noir et blanc (en 1966, faut le faire)... ... ... jean renoir au moins (pas mon cinéaste préféré) préférait la vie au cinéma, même dans le cinéma il préférait la vie. ... ... ... dans ce sens là, sa leçon de cinéma accidentel a été bien oubliée (même par pialat, qui le singeait artificiellement) .... .... .... .... si hawks avec rio bravo (1958) était le premier postcinéaste, flamboyant d'humour et de vie, melville avec le deuxième souffle, enterre huit ans plus tard le bébé avec l'eau du bain: plus de vie, plus de larmes, plus de rires, juste des effets-cinéma à en crever ... ... on en est là depuis plus de quarante ans, dans un désespérant sur-place dont personne ne semble se soucier.... .... ....
.. et moi, au fait? qu'est ce que je viens faire là-dedans ... disons que j'ai sans le savoir, du moins sans l'avoir prévu, préparé avec cinéphiles 3 (les ruses de frédéric), et skorecki déménage, le retour à un cinéma plus modeste, plus léger, situé le plus loin possible des sentiers battus du cinéma filmé ... un cinéma pochette-surprise, fidèle à l'appellation originelle des "films d'occasion" ("loin du cinéma productions"), qui dit mieux quelle était mon ambition de producteur .... créer autre chose, ailleurs, qui délaisse le cinéma pour les rires et les larmes enfantines de la vie comme elle va ... ... ... .... .... .... à d'autres maintenant de bricoler, le plus loin possible de ce cinéma plus froid que la mort qui squatte les salles, des films rigolos, sans prétention, pour des spectateurs impatients de naître au grand jour ...
... .... parmi mes amis cinéastes (patrice kirchhofer, stavros tornes, jean-claude biette), et mes copains (jean-claude brisseau, joseph morder, pierre léon, laurent achard, pierre brody, vladimir léon, harold manning ...), l'unanimité est loin d'être faite autour de cette question d'un cinéma modeste à venir -un cinéma personnel, disons ... il y a autant d'opinions que d'individus, ce qui n'est pas plus mal après tout ... signe que cette tribu est vivante, hétéroclite, frondeuse .... et qu'elle pondra des oeufs dont naîtront des films, dont naîtront des films, dont naîtront des films .... ....
(a suivre)
les cinéphiles (le retour de jean)/skorecki,cressolle,abdi (1988)
jeudi 24 septembre 2009
Dylan à 70 ans
(à paraître dans ROLLING STONE)
Il les a presque, le vieux con. L’heure du bilan? Pourquoi pas†? Bob Dylan n’a jamais bien chanté, que ce soit clair entre nous. Il peut Ítre criard et inspirÈ en studio (comme lors des sessions new yorkaises de Highway 61 Revisited, l’ÈtÈ 1965 -je le sais, j’y Ètais), et c’est ‡ peu prËs tout. Il se lasse trop vite de ses propres chansons, ne sachant que les rÈarranger, les triturer, les dÈmolir pour les rendre mÈconnaissables (et souvent inaudibles). On trouve des choses extraordinaires enregistrÈes en concert sur youtube, mais pour une belle chanson, il y en a une centaine d’inÈcoutables. A part quelques concerts fulgurants, droguÈs, sous acide ou hÈroÔne (ou ce que vous voulez, vous avez le choix), donnÈs en 1966 (et le miracle toujours inexplicable de l’annÈe 2000 -une vraie Èpiphanie- o_ il n’a livrÈ en concert que des chefs d’œuvre d’Èquilibre et d’Èmotion), bob dylan chante toujours comme un pied (ou un canard, ou ce que vous voulez). Je l’ai encore vÈrifiÈ en 2003, lors de deux concerts ‡ Hambourg dans une toute petite salle (moins de 1800 personnes chaque soir ‡ tout casser), c’Ètait une horreur, et mÍme ‡ vingt mËtres de lui, avec une sono impeccable, je n’ai presque reconnu aucune chanson.
Tout Áa pour dire que depuis quelques mois, le vieux Dylan m’Èpate de nouveau†: il retrouve le sens de la mÈlodie, chuchotÈe, chantÈe, grommelÈe, lui qui avait perdu depuis des annÈes ce sens de la mÈlodie, la mÈlodie originelle de ses chansons en tout cas, ‡ force de les dÈmembrer, de les dÈtourner, de les massacrer. Quelques chansons live sur you tube tÈmoignent de cette nouvelle Èpiphanie, de cet art retrouvÈ d’inventer sur place, en direct, une Èmotion toute bÍte, faite de notes et de mots. Il gigote mÍme ‡ la guitare de temps en temps comme le clone de Little Richard qu’il Ètait ‡ quinze ans, ses genoux redevenant par miracle pris dans une danse de saint gui guillerette, Èpileptique, communicative et nerveuse. Regardez le chanter sur youtube il y a un mois _ (le 2 juillet exactement) l’une des nouvelles chansons de son dernier disque, la sublime This Dream of You (http://www.youtube.com/watch?v=VVhWDvgAjjo), il y a deux versions du mÍme concert, prÈfÈrez celle l‡, postÈe par expecting34, l’image est rudimentaire mais le son est remarquable pour une fois, presque un son de studio), Áa vous donnera une idÈe. Je suis s°r que son disque de chansons de NoÎl, dont se moquent ‡ l’avance les puristes, sera une merveille cristalline et mercuriale. Les AmÈricains sont trËs forts sur les chansons avec rennes, hotte remplie de cadeau, neige Ètincelante, ferveur familiale. Ils ont un sens de l’Èquilibre et du bonheur, eux. AprËs tout, c’est le grand Irving Berlin, l’analphabËte ‡ l’accent yiddish du shtetl, qui a Ècrit en 1940 White Christmas, la chanson la plus vendue des tous les temps. Ecoutez les versions de Sinatra, Presley ou Bing Crosby si vous ne me croyez pas. Et celles de Presley, des Drifters, de Charlie Parker, ou mÍme de Tony Bennett. C’est une sacrÈe belle chanson, si vous voulez mon avis. Vous ne le voulez pas†? Trop tard, vous l’avez.
(à paraître dans ROLLING STONE)
Il les a presque, le vieux con. L’heure du bilan? Pourquoi pas†? Bob Dylan n’a jamais bien chanté, que ce soit clair entre nous. Il peut Ítre criard et inspirÈ en studio (comme lors des sessions new yorkaises de Highway 61 Revisited, l’ÈtÈ 1965 -je le sais, j’y Ètais), et c’est ‡ peu prËs tout. Il se lasse trop vite de ses propres chansons, ne sachant que les rÈarranger, les triturer, les dÈmolir pour les rendre mÈconnaissables (et souvent inaudibles). On trouve des choses extraordinaires enregistrÈes en concert sur youtube, mais pour une belle chanson, il y en a une centaine d’inÈcoutables. A part quelques concerts fulgurants, droguÈs, sous acide ou hÈroÔne (ou ce que vous voulez, vous avez le choix), donnÈs en 1966 (et le miracle toujours inexplicable de l’annÈe 2000 -une vraie Èpiphanie- o_ il n’a livrÈ en concert que des chefs d’œuvre d’Èquilibre et d’Èmotion), bob dylan chante toujours comme un pied (ou un canard, ou ce que vous voulez). Je l’ai encore vÈrifiÈ en 2003, lors de deux concerts ‡ Hambourg dans une toute petite salle (moins de 1800 personnes chaque soir ‡ tout casser), c’Ètait une horreur, et mÍme ‡ vingt mËtres de lui, avec une sono impeccable, je n’ai presque reconnu aucune chanson.
Tout Áa pour dire que depuis quelques mois, le vieux Dylan m’Èpate de nouveau†: il retrouve le sens de la mÈlodie, chuchotÈe, chantÈe, grommelÈe, lui qui avait perdu depuis des annÈes ce sens de la mÈlodie, la mÈlodie originelle de ses chansons en tout cas, ‡ force de les dÈmembrer, de les dÈtourner, de les massacrer. Quelques chansons live sur you tube tÈmoignent de cette nouvelle Èpiphanie, de cet art retrouvÈ d’inventer sur place, en direct, une Èmotion toute bÍte, faite de notes et de mots. Il gigote mÍme ‡ la guitare de temps en temps comme le clone de Little Richard qu’il Ètait ‡ quinze ans, ses genoux redevenant par miracle pris dans une danse de saint gui guillerette, Èpileptique, communicative et nerveuse. Regardez le chanter sur youtube il y a un mois _ (le 2 juillet exactement) l’une des nouvelles chansons de son dernier disque, la sublime This Dream of You (http://www.youtube.com/watch?v=VVhWDvgAjjo), il y a deux versions du mÍme concert, prÈfÈrez celle l‡, postÈe par expecting34, l’image est rudimentaire mais le son est remarquable pour une fois, presque un son de studio), Áa vous donnera une idÈe. Je suis s°r que son disque de chansons de NoÎl, dont se moquent ‡ l’avance les puristes, sera une merveille cristalline et mercuriale. Les AmÈricains sont trËs forts sur les chansons avec rennes, hotte remplie de cadeau, neige Ètincelante, ferveur familiale. Ils ont un sens de l’Èquilibre et du bonheur, eux. AprËs tout, c’est le grand Irving Berlin, l’analphabËte ‡ l’accent yiddish du shtetl, qui a Ècrit en 1940 White Christmas, la chanson la plus vendue des tous les temps. Ecoutez les versions de Sinatra, Presley ou Bing Crosby si vous ne me croyez pas. Et celles de Presley, des Drifters, de Charlie Parker, ou mÍme de Tony Bennett. C’est une sacrÈe belle chanson, si vous voulez mon avis. Vous ne le voulez pas†? Trop tard, vous l’avez.
ethel waters: sex, rape and other things ...
sa mère a douze ans quand elle accouche d'ethel, le père, blanc, est l'homme qui l'a violée... mieux que bessie smith, ethel waters annonce billie holiday (et lee wiley)
ethel waters/bread and gravy (1939)/films d'occasion prod
heavily sexual double entendre bluesy ballad (written by the one and only hoagy carmichael)
ethel waters/supper time (1933)
sur une musique et des paroles pré-strange fruit d'irving berlin (mon homme a été lynché, faut mettre le dîner...), ethel waters devient en 1933 la première superstar noire ...
ethel waters/bread and gravy (1939)/films d'occasion prod
heavily sexual double entendre bluesy ballad (written by the one and only hoagy carmichael)
ethel waters/supper time (1933)
sur une musique et des paroles pré-strange fruit d'irving berlin (mon homme a été lynché, faut mettre le dîner...), ethel waters devient en 1933 la première superstar noire ...
lundi 21 septembre 2009
deux ou trois idées sur les derniers films que j'ai vus à la télé
de temps en temps je laisse la télé venir à moi ... l'autre jour j'ai vu la moitié de nosferatu dans une copie toute neuve (d'une beauté éblouissante, mais qui n'apporte rien, elle tendrait même plutôt à "esthétiser" le film un peu trop), et hier j'ai revu le grand sommeil en v.f... bogart est évidemment obscène, mais il passe mieux en français que prévu, comme une sorte de jeune robert dalban qui ferait les grimaces de dylan mieux que dylan ... la voix de bacall est correctement grave, j'avais oublié que cette jeune juive chantait si bien ... sinon, comme chacun l'a remarqué, c'est une comédie loufoque déguisée en detective story ... hawks est familier de ce genre d'inversion ... il l'a déjà dit lui-même souvent ...
à propos d'inversion, je jeune héros de nosferatu est décidément un "inverti", comme on le disait des efféminés d'hier ... c'est un travelo très réussi, aux fesses correctement rebondies, et sa femme est tout aussi correctement masculine ... celà a-t-il un rapport avec le vampirisme? ... je n'en sais rien, mais celà a évidemment un rapport avec les penchants sexuels du jeune murnau ...
ps. je n'aime pas beaucoup le muet (sauf chaplin évidemment) et hawks m'a toujours semblé un peu raide, un peu froid (sauf quand il prend gary cooper, aux beaux yeux de biche si féminins -ou angie dickinson, ou encore paula prentiss, si masculines, pour leur mettre dans les bras un rougissant john wayne ou un maladroit rock hudson)
(à suivre)
de temps en temps je laisse la télé venir à moi ... l'autre jour j'ai vu la moitié de nosferatu dans une copie toute neuve (d'une beauté éblouissante, mais qui n'apporte rien, elle tendrait même plutôt à "esthétiser" le film un peu trop), et hier j'ai revu le grand sommeil en v.f... bogart est évidemment obscène, mais il passe mieux en français que prévu, comme une sorte de jeune robert dalban qui ferait les grimaces de dylan mieux que dylan ... la voix de bacall est correctement grave, j'avais oublié que cette jeune juive chantait si bien ... sinon, comme chacun l'a remarqué, c'est une comédie loufoque déguisée en detective story ... hawks est familier de ce genre d'inversion ... il l'a déjà dit lui-même souvent ...
à propos d'inversion, je jeune héros de nosferatu est décidément un "inverti", comme on le disait des efféminés d'hier ... c'est un travelo très réussi, aux fesses correctement rebondies, et sa femme est tout aussi correctement masculine ... celà a-t-il un rapport avec le vampirisme? ... je n'en sais rien, mais celà a évidemment un rapport avec les penchants sexuels du jeune murnau ...
ps. je n'aime pas beaucoup le muet (sauf chaplin évidemment) et hawks m'a toujours semblé un peu raide, un peu froid (sauf quand il prend gary cooper, aux beaux yeux de biche si féminins -ou angie dickinson, ou encore paula prentiss, si masculines, pour leur mettre dans les bras un rougissant john wayne ou un maladroit rock hudson)
(à suivre)
modestie/orgueil (post scriptum)
20 ans déja que le désir de filmer m'a quitté ... plus exactement, c'est la necessité d'ajouter un mauvais film de plus à tous les films médiocres qui se faisaient qui m'est apparue ridicule... .... je me suis interdit de filmer, je me suis privé du plaisir de faire des films ... cinq ou six ans plus tard, j'ai ressenti un drôle de truc: il m'a semblé que chacune de mes petites chroniques au jour le jour valait un film ... orgueil? sans doute ... j'ai pensé, je le pense encore, que j'étais le seul a penser encore le cinéma ... en particulier parce que je n"y allais plus ... c'est du dehors, le plus loin possible du cinéma, que je parlais encore des films, ceux du passé, ceux du présent ........
.... il y a deux ou trois ans, en refaisant sans trop de conviction un petit film (cinéphiles 3/les ruses de frédéric), je pensais juste à faire le moins mal possible .... modestie? manque d'illusions? comme vous voulez ... ... c'est en voyant ce film terminé que j'ai compris que c'était mieux que ca ... j'en étais très fier, j'en suis encore très fier ... ... modestie ou orgueil, appelez ca comme vous voulez ... .... j'ai juste eu l'impression que quelque chose de vivant (la même chose dont j'étais fier dans mes chroniques de libé), un cinéma modeste et rigolo, était revenu ... orgueil? modestie? à vous de voir ...
pourquoi je suis content de cinéphiles 3 (et dans une moindre mesure du retour des cinéphiles, et de skorecki déménage)
1. les acteurs n'y jouent pas dans la triste tradition pialat/cassavettes ... comment font-ils? à vous de deviner ... sans le préparer, sans le savoir, j'ai travaillé à une nouvelle manière de dire des dialogues ... ... je ne disais pas autre chose dans mes chroniques, je ne cherchais pas autre chose
2. les enfants ne jouent pas comme ailleurs .... ils sont une des vérités inattendues de ces films
3. ni C3 (les ruses de frédéric), ni le retour des cinéphiles, ni skorecki déménage, n'a comme unique sujet -au contraire de 99% des films qui se font en france- le cinéma ... ces trois films montrent des corps parlants, ils les exhibent, ils les trimballent .... disons qu'ils sontà la fois straubiens ... et enfantins
4. je n'ai pas ressenti le besoin de mettre en scène skorecki déménage, raphaël girault l'a fait à ma place ... la réalisation n'est rien, seul le film compte ...
5. j'ai fait ces trois films en deux ans ... je croyais être sans désir de cinéma, je croyais filmer à la vitesse d'un escargot sous anxyolitique, en vérité je n'ai jamais fait autant de films en si peu de temps ... aller vite ou lentement, quelle importance ....
(à suivre)
20 ans déja que le désir de filmer m'a quitté ... plus exactement, c'est la necessité d'ajouter un mauvais film de plus à tous les films médiocres qui se faisaient qui m'est apparue ridicule... .... je me suis interdit de filmer, je me suis privé du plaisir de faire des films ... cinq ou six ans plus tard, j'ai ressenti un drôle de truc: il m'a semblé que chacune de mes petites chroniques au jour le jour valait un film ... orgueil? sans doute ... j'ai pensé, je le pense encore, que j'étais le seul a penser encore le cinéma ... en particulier parce que je n"y allais plus ... c'est du dehors, le plus loin possible du cinéma, que je parlais encore des films, ceux du passé, ceux du présent ........
.... il y a deux ou trois ans, en refaisant sans trop de conviction un petit film (cinéphiles 3/les ruses de frédéric), je pensais juste à faire le moins mal possible .... modestie? manque d'illusions? comme vous voulez ... ... c'est en voyant ce film terminé que j'ai compris que c'était mieux que ca ... j'en étais très fier, j'en suis encore très fier ... ... modestie ou orgueil, appelez ca comme vous voulez ... .... j'ai juste eu l'impression que quelque chose de vivant (la même chose dont j'étais fier dans mes chroniques de libé), un cinéma modeste et rigolo, était revenu ... orgueil? modestie? à vous de voir ...
pourquoi je suis content de cinéphiles 3 (et dans une moindre mesure du retour des cinéphiles, et de skorecki déménage)
1. les acteurs n'y jouent pas dans la triste tradition pialat/cassavettes ... comment font-ils? à vous de deviner ... sans le préparer, sans le savoir, j'ai travaillé à une nouvelle manière de dire des dialogues ... ... je ne disais pas autre chose dans mes chroniques, je ne cherchais pas autre chose
2. les enfants ne jouent pas comme ailleurs .... ils sont une des vérités inattendues de ces films
3. ni C3 (les ruses de frédéric), ni le retour des cinéphiles, ni skorecki déménage, n'a comme unique sujet -au contraire de 99% des films qui se font en france- le cinéma ... ces trois films montrent des corps parlants, ils les exhibent, ils les trimballent .... disons qu'ils sontà la fois straubiens ... et enfantins
4. je n'ai pas ressenti le besoin de mettre en scène skorecki déménage, raphaël girault l'a fait à ma place ... la réalisation n'est rien, seul le film compte ...
5. j'ai fait ces trois films en deux ans ... je croyais être sans désir de cinéma, je croyais filmer à la vitesse d'un escargot sous anxyolitique, en vérité je n'ai jamais fait autant de films en si peu de temps ... aller vite ou lentement, quelle importance ....
(à suivre)
pierre pinchik chante les dix martyrs
pierre pinchik/eileh ezk'roh (1930) (films d'occasion productions)
c'était le plus grand cantor de tous les temps ... c'est peut-être la plus belle musique du monde ... peut-être, ou sûrement ...
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