mardi 1 septembre 2009

bob dylan/born in time/frankie lee & judas priest


bob dylan/ born in time, strange electric version, live field recording, feb 1998
bob dylan/frankie lee and judas priest (my all time favourite dylan live song)/cardiff, 23 septembre 2000, le meilleur concert de ces quarante-cinq dernières années

Dylan à 70 ans
(à paraître dans ROLLING STONE)

Il les a presque, le vieux con. L’heure du bilan? Pourquoi pas†? Bob Dylan n’a jamais bien chanté, que ce soit clair entre nous. Il peut Ítre criard et inspirÈ en studio (comme lors des sessions new yorkaises de Highway 61 Revisited, l’ÈtÈ 1965 -je le sais, j’y Ètais), et c’est ‡ peu prËs tout. Il se lasse trop vite de ses propres chansons, ne sachant que les rÈarranger, les triturer, les dÈmolir pour les rendre mÈconnaissables (et souvent inaudibles). On trouve des choses extraordinaires enregistrÈes en concert sur youtube, mais pour une belle chanson, il y en a une centaine d’inÈcoutables. A part quelques concerts fulgurants, droguÈs, sous acide ou hÈroÔne (ou ce que vous voulez, vous avez le choix), donnÈs en 1966 (et le miracle toujours inexplicable de l’annÈe 2000 -une vraie Èpiphanie- o_ il n’a livrÈ en concert que des chefs d’œuvre d’Èquilibre et d’Èmotion), bob dylan chante toujours comme un pied (ou un canard, ou ce que vous voulez). Je l’ai encore vÈrifiÈ en 2003, lors de deux concerts ‡ Hambourg dans une toute petite salle (moins de 1800 personnes chaque soir ‡ tout casser), c’Ètait une horreur, et mÍme ‡ vingt mËtres de lui, avec une sono impeccable, je n’ai presque reconnu aucune chanson.
Tout Áa pour dire que depuis quelques mois, le vieux Dylan m’Èpate de nouveau†: il retrouve le sens de la mÈlodie, chuchotÈe, chantÈe, grommelÈe, lui qui avait perdu depuis des annÈes ce sens de la mÈlodie, la mÈlodie originelle de ses chansons en tout cas, ‡ force de les dÈmembrer, de les dÈtourner, de les massacrer. Quelques chansons live sur you tube tÈmoignent de cette nouvelle Èpiphanie, de cet art retrouvÈ d’inventer sur place, en direct, une Èmotion toute bÍte, faite de notes et de mots. Il gigote mÍme ‡ la guitare de temps en temps comme le clone de Little Richard qu’il Ètait ‡ quinze ans, ses genoux redevenant par miracle pris dans une danse de saint gui guillerette, Èpileptique, communicative et nerveuse. Regardez le chanter sur youtube il y a un mois _ (le 2 juillet exactement) l’une des nouvelles chansons de son dernier disque, la sublime This Dream of You (http://www.youtube.com/watch?v=VVhWDvgAjjo), il y a deux versions du mÍme concert, prÈfÈrez celle l‡, postÈe par expecting34, l’image est rudimentaire mais le son est remarquable pour une fois, presque un son de studio), Áa vous donnera une idÈe. Je suis s°r que son disque de chansons de NoÎl, dont se moquent ‡ l’avance les puristes, sera une merveille cristalline et mercuriale. Les AmÈricains sont trËs forts sur les chansons avec rennes, hotte remplie de cadeau, neige Ètincelante, ferveur familiale. Ils ont un sens de l’Èquilibre et du bonheur, eux. AprËs tout, c’est le grand Irving Berlin, l’analphabËte ‡ l’accent yiddish du shtetl, qui a Ècrit en 1940 White Christmas, la chanson la plus vendue des tous les temps. Ecoutez les versions de Sinatra, Presley ou Bing Crosby si vous ne me croyez pas. Et celles de Presley, des Drifters, de Charlie Parker, ou mÍme de Tony Bennett. C’est une sacrÈe belle chanson, si vous voulez mon avis. Vous ne le voulez pas†? Trop tard, vous l’avez.

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" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."