dimanche 28 décembre 2008

hey b

hey bo diddley, hey brian wilson, hey roy wood/the move, this is the birth of black and white rock'n roll

les notes de bo claquent, la guitare électrise l'air tout autour, les bongos crépitent, il faut faire vite, le temps presse ... les harmonies des beach boys arrivent ... et bientôt celles de roy wood et des move

bo diddley/hey bo diddley

brian wilson and the beach boys/in my room

the move/i can hear the grass grow (1967, live)
kyj'ai toujours adoré ce groupe intime, poétique, planant, qui n'a signé que deux cd ... à vrai dire, c'est une musique pour ipod tout juste faite pour chuchoter à l'oreille et chatouiller l'âme pendant deux ou trois secondes ... pas mal, non?

munck//johnson/the sky (2004/co films d'occasion, 2009)

dimanche 14 décembre 2008

comment le génial minimalisme de peggy lee devient plus intense avec les années .... on le sent intensément dans le passage du temps entre ces deux versions aussi belles l'une que l'autre d'une chanson, i don't know enough about you, dont elle avait écrit les paroles (dave barbour, le grand amour de sa vie, en avait composé la musique)

peggy lee/i don't know enough about you (1946)

peggy lee/i don't know enough about you (1993)

ces deux là savaient tirer sur une voyelle comme si c'était du chewing gum: this is what i call the modern technique of country music

d'un côté, floyd tillman et ses décalages vocaux, ses déhanchements de mots qui ont tant influencé le jeune willie nelson; de l'autre, le grand lefty frizzell, l'ombre porteuse de hank williams, un chanteur dont la technique éblouissante d'allongement et d'étirement des mots a tant compté pour tout ce qui compte dans la country moderne ... 

floyd tillman/slippin' around (1950)

lefty frizzell/i want to be with you always (1950)

dimanche 7 décembre 2008

when sophisticated black blues and early white country meet, c'est la plus belle chose du monde


tommy johnson/i want someone to love me (unissued test pressing, december 1929). on peut trouver ce titre dans le volume 8 de la formidable série noire/blanche "times ain't like they used to be"
image (s)

from nancy to sara, from sinatra's wife to dylan's

this is the rarest of the rare videos: frank sinatra's song about his wife nancy (with the laughing face), une video des films d'occasion mettant en scène frank au plus près, au plus nu de lui-même, juste accompagné par bill miller au piano, enjoy it while you can, it has been suppressed by youtube
les pires salopards, à youtube, ce sont bien sûr ceux qui suppriment une vidéo des mois après qu'elle ait engrangé des spectateurs/auditeurs enthousiastes: moi qui ait envoyé près de 400 videos, j'ai ainsi vu partir "send in the clowns"/sinatra (30.000 vues), blossom dearie (20.000), ainsi que des sublimes duos sinatra/bill miller (j'ai gardé celui-là pour l'exemple, il se peut que d'autres figurent encore dans mes archives, je n'ai pas la patience d'aller chercher) qui restent heureusement encore ici, sur mon blog ...
qu'on supprime une video dans les 5/6 jours, OK, qu'on l'interdise au moment de l'envoi, OK, mais ces autres pratiques douteuses et idiotes sont de purs scandales ... le pire du pire, allez y voir, c'est ce qu'ils ont fait à LAST KIND WORD BLUES de geeshie wiley que j'avais envoyé il y a six mois ... interdit apès 3000 vues enthousiastes au profit d'une version "documentaire" tirée d'un docu sur robert crumb, l'homme qui avait INTERDIT le copyright de ses oeuvres ... ...

ceci dit ... j'ai plus de réponses, de contacts, de dialogues sur YOUTUBE que sur mon blog : à croire que la musique décourage le commentaire .. et que seule la branlette langagière l'y encourage ... ...
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et juste après, dylan chantant pourr sa femme, sara, dans on propre film, son chef d'oeuvre méconnu, renaldo and clara

frank sinatra/nancy (live, melbourne, 1965)

bob dylan/sara (1975)
Georgia on my mind

La Russie est loin, très loin. La Géorgie aussi dont on ne cesse pourtant de parler, sans que ça permette d’y comprendre quelque chose. C’est trop loin de tout, trop loin de nous. Ma Géorgie à moi, ce n’est pas celle là. Elle est loin aussi mais elle est en moi. Je n’arrête pas d’y penser et d’y repenser, elle est « on my mind », comme le chantait Hoagy Carmichael, même s’il n’avait en fait composé que la mélodie, son copain Stuart Gorell en avait écrit les paroles en pensant à une autre Georgia … une fille évidemment, la sœur de Hoagy. Pourquoi penser à cette Géorgie là, direz-vous ? Parce qu’elle chante, bande de couillons, elle n’arrête pas, de Macon à Augusta, de Peg Leg Howell à Blind Willie Mc Tell, accents nasillards, traînants, énervés, languissants, criards. Sans oublier les hurleurs nègres de la soul, Little Richard, James Brown, Otis Redding, ces géorgiens certifiés qui savaient aussi se transformer en baladeurs sucrés la nuit venue. Dans la chaleur de la nuit, là-bas, même les chats chantent. Ray Charles savait faire ça mieux que personne, il était né à Albany, Georgia, et sa voix avait su transformer mieux que toute autre ce prénom de fille en chanson d’amour à pleurer toutes les larmes de son corps.

à droite: emmett miller
Mais celui qui chante le mieux la Géorgie, c’est un vieux copain à moi, un mutant. Il s’appelle Emmett Miller et je l’aime d’amour. Il avait tout contre lui au départ : né dans une ferme au tournant du siècle (1903, Macon, Georgia), il a passé sa vie à imiter les noirs dans des spectacles itinérants, sous des tentes où les artistes du 19ème siècle s’exerçaient encore à l’art grotesque et léger du vaudeville finissant.

emmett miller/god's river

emmett miller/anytime + she's funny that way
Que faire aujourd’hui d’un black minstrel, un blanc barbouillé au brou de noix, lèvres rouges démesurées pré-Jagger, pré-Armstrong, pré-tout ? Tout, on peut tout faire de ses chansons paillardes et bluesy, hagardes et hantées, où les sexes et les genres indifférenciés attirent les petits bourgeois blancs en quête de sensations, auxquels les conventions de l’époque interdisent d‘aller voir ou entendre chanter des Noirs. On ne se mélange pas si facilement, rappelez-vous. Emmett Miller, lui, mélangeait tout, à la fois travesti sexuel et racial, d’une audace obscène à faire se gigoter ses contemporains dans des décors de western finissant : ce que le jeune Charlot faisait au cinéma, le jeune Emmett le hurlait en musique en gigotant du cul au rythme des saxophones et des trombones des frères Dorsey. L’essentiel de sa production enregistrée, vingt titres de rêve, pré-rock, pré-pop, pré-tout, se trouvent réunis dans un disque indispensable, The Minstrel Man From Georgia que Sony Legacy a l’indécence de retirer régulièrement de sa prodigieuse collection, Roots N’ Blues, ce qui fait qu’il faut débourser plus de cinquante euros en ce moment pour se l’offrir …
J’avais hasardé ici même l’idée que le grand disciple méconnu d’Emmett Miller était un certain Bob Dylan, qui avait poussé le paradoxe, dès le début des années 70, à se grimer … en blanc pour renverser l’attitude d’Emmett et la poétiser à sa manière : masque en plastique blanc, une sorte de chaux livide à même son visage maigrichon, il était devenu un temps un vrai white minstrel, un vrai white face. Il a continué depuis et on peut dire que, musicalement, ses deux derniers disques sont des pastiches décalés et déviants des musiques d’Emmett Miller.
(A Suivre)
(Rolling Stone)

mercredi 12 novembre 2008

l'étrange et sublime lee morse est une comète, une mutante, l'une de ces étoiles sensuelles qui ne cesseront jamais de briller: musicalement, c'est un croisement impossible entre billie holiday et jimmie rodgers (son étrange yodel en a d'ailleurs découragé plus d'un). si les drogues et l'alcool ne l'avaient plus d'une fois fait rater des occasions, et dévier de sa route, elle aurait sûrement été une louise brooks de la chanson populaire ... regardez ... écoutez ... c'est presque trop beau, non?

lee morse/he's a good man to have around/love me

lee morse/a million me's (1930)

mardi 11 novembre 2008











depuis l'aube des temps (et l'aube est tout ce qui m'intéresse, n'est-ce pas), il n'y a que la voix ... les instruments se sont contentés, en bien ou en mal, de la copier
chez les chanteurs américains, depuis l'aube des temps, on apprend à chanter ... chacun amène sa pierre, sa technique, son idée ... c'est ce que j'appelle, faute de mieux, le feeling (en français, l'émotion)
bob dylan's latest reincarnation (kanata, november 2008),dans la toute dernière réinterprétation de l'une de ses plus belles chansons, don't think twice, it's alright (les dessins et peintures sont tirées de la série de dylan intitulée drawn blank)

c'est tout ce qui compte pour moi, la charge sentimentale qu'une voix procure à travers une technique: leroy gourhan en ferait mieux que moi l'archéologie savante (gestes, outils, émotion ....) ....

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GOD SAID TO ABRAHAM KILL ME A SON ....
Cette phrase là, « Dieu dit à Abraham : tue moi un fils », n’arrête pas de me tracasser. Elle est de Dylan, c’est la première phrase de Highway 61 Revisited, pas n’importe quelle chanson. Dylan n’arrête pas de me tracasser lui aussi. Il est partout, il est nulle part. Plus il apparaît, plus il disparaît. Je ne cesse d’écouter son dernier bootleg, à chaque fois il me glisse des mains : une fois il est génial, la fois suivante il me tape sur les nerfs, la fois d’après je me dis qu’il aurait fallu réunir les quinze meilleurs titres sur un seul disque (les plus lents, les plus désossés, les plus désarticulés) et la maison Dylan s’en serait sorti plus dignement, avec plus d’élégance en tout cas. La seule chose à laquelle je ne cesse de revenir, ce sont les notes de pochette de Larry « Ratso » Sloman, un drôle de type sorti tout droit d’un dessin de Crumb et dont le livre, On The Road With Bob Dylan, est le seul témoignage à la première personne qui donne de Dylan un portrait convaincant: Ratso aime Dylan d’amour mais Dylan fait à peine mine de le voir, il le laisse se dépêtrer avec son staff, il le laisse se faire sadiser par son road manager … mais au fond, il l’aime bien.
Pourquoi je vous parle de Larry Sloman, de Dylan, d’Abraham, au fait ? C’est que je pense à Leonard Cohen. La première chanson de lui qui m’ait marqué (et peut être la seule que j’aime), c’est Story of Isaac. Quand j’ai écouté ça, on était en 1969, je ne savais rien de moi, rien de la vie, rien du judaïsme. On peut dire que j’ai commencé par là.
J’ai commencé par cette chanson, Story of Isaac, qui commençait par ça : « The door it opened slowly/My father he came in/I was nine years old/And he stood so tall above me/His blue eyes they were shining/And his voice was very cold/He said : "I've had a vision/and you know I'm strong and holy/I must do what I've been told."
Un père plus grand que son fils, les yeux brillants, la voix froide, qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Et puis : « So he started up the mountain/I was running, he was walking/And his axe was made of gold. » Une hâche d’or, on était où, là ? Plus loin, la chanson parlerait d’autels sur lesquels on sacrifie des enfants, elle parlerait de dieux et de démons, et de la main du père qui tremble sous la vision de la parole (« the vision of the word »). Poésie, hermétisme ; c’était presque du Blanchot pour moi.
Et puis j’ai relu le titre de la chanson : Story of Isaac, et dans un dictionnaire j’ai appris qu’Isaac était le fils d’Abraham, ce fils que Dieu lui ordonne un jour de sacrifier. J’étais si peu juif que je ne savais rien de tout ça. La monotonie hantée de cette chanson m’avait juste obligé à me poser une ou deux questions. Cet homme qui chantait, ce vieil Isaac qui se rappelait du moment où, enfant, la main tremblante du père allait s’abattre sur lui, juste avant que …
Quand Dylan raconte ça, Dieu qui ordonne à Abraham de lui tuer un fils, c’est juste une bonne blague pour lui, un truc vu de l’extérieur pour faire rire son copain Ginsberg, et rien d’autre. Pour Leonard Cohen, il s’agit d’une expérience intérieure, une expérience vécue. D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors. Vous voyez, oui ou non ?
(à lire dans le prochain rolling stone)



leonard cohen/story of isaac
The door it opened slowly,
my father he came in,
I was nine years old.
And he stood so tall above me,
his blue eyes they were shining
and his voice was very cold.
He said, "I've had a vision
and you know I'm strong and holy,
I must do what I've been told."
So he started up the mountain,
I was running, he was walking,
and his axe was made of gold.

Well, the trees they got much smaller,
the lake a lady's mirror,
we stopped to drink some wine.
Then he threw the bottle over.
Broke a minute later
and he put his hand on mine.
Thought I saw an eagle
but it might have been a vulture,
I never could decide.
Then my father built an altar,
he looked once behind his shoulder,
he knew I would not hide.

You who build these altars now
to sacrifice these children,
you must not do it anymore.
A scheme is not a vision
and you never have been tempted
by a demon or a god.
You who stand above them now,
your hatchets blunt and bloody,
you were not there before,
when I lay upon a mountain
and my father's hand was trembling
with the beauty of the word.

And if you call me brother now,
forgive me if I inquire,
"Just according to whose plan?"
When it all comes down to dust
I will kill you if I must,
I will help you if I can.
When it all comes down to dust
I will help you if I must,
I will kill you if I can.
And mercy on our uniform,
man of peace or man of war,
the peacock spreads his fan.










lucy reed with bill evans/jeri southern with billy may: two beautiful versions of a cole porter tune


lucy reed/it's all right with me

jeri southern/it's all right with me























I'M NOT THERE: IS IT A GOOD FILM ... OR NOT?




i finally got to see todd haynes' film, et qu'est ce que j'en ai pensé, hein? i hated the damn stuff, i thought it was the worst film ever made, en tout cas le pire film jamais fait sur dylan: comme si au lieu de ne pas être là, de n'y être jamais, d'être déjà/toujours ailleurs, todd haynes avait toujours voulu y être, juste en face de vos yeux, des miens, des yeux du monde, des yeux du cinéma. comme s'il avait voulu faire un fellini film, un bergman film, un lynch film, un woody allen film, un pennebaker film, un altman film, tout sauf un dylan film, tout sauf un dylan/film.
seul dylan a su se raconter, se filmer, dans les deux films qu'il a signés ... et il aurait fallu davantage s'inspirer des schizo-méthodes erratiques de dylan lui-même, y être sans y être, se représenter en décalage avec lui-même comme les grands cinéastes underground savent le faire, comme dwoskin, comme robert frank, comme dylan ....












































LEONARD LE GREC

Dire d’abord que le portrait métaphysique et dyonisiaque de Leonard Cohen qu’a brossé Gilles Tordjman dans le dernier Rolling Stone, est un exercice amoureux comme on en rencontre presque jamais plus dans la littérature rock. Ces quelques dizaines de phrases modestes et éblouissantes m’ont plus d’une fois tiré les larmes -et il faut une sacrée dose de génie narratif pour faire pleurer un vieux con comme Skorecki. Quand Tordjman fait glisser les différentes personnalités de Leonard Cohen les unes sur les autres comme autant de faux semblants, c’est là qu’il est le plus fort : est-il poète, ce chanteur laconique, ou moine zen, ou ivrogne rigolard… ou encore danseur de sirtaki ?
Le Leonard Cohen qui m’intéresse, c’est le danseur de sirtaki, cette sorte de Fred Astaire à l’envers, un peu juif, un peu enrobé, un peu olivâtre. Rappeler que c’est à Hydra, sur son île grecque d’adoption, son île de jeunesse et d’amour, que Cohen roulait sous la table plus souvent qu’à son habitude, grisé par des mélanges inédits d’ouzo et d’hydromel. Comment je le sais, ça ? Je le sais, c’est tout. Ce que je sais aussi, c’est une chose que l’ami Tordjman a eu l’intelligence d’éviter à son lecteur, c’est d’où ça vient, tout ça. Oui, d’où ?
C’est de rebbetiko, et de rien d’autre que se saoûlait le jeune Leonard. J’en vois un ou deux qui pâlissent au fond de la classe. Le rebbe quoi, monsieur ? Disons que c’est une musique populaire et oubliée, celle des truands et des maquereaux, des surineurs et des défoncés, une musique d’hommes virils qui dansent entre eux sans que les femmes y trouvent à redire parce que, dans ce monde là, nasillard, homérique, obscène, les femmes n’ont par essence rien à dire.
Pour saisir au mieux d’où vient ce mélange âpre et grumeleux, âcre et sucré, un vrai mélange de retsiné et de haschich auquel biberonnait les rebbetes, on se procurera au plus vite un très beau disque Rounder (les meilleurs spécialistes de rebbetiko vintage aux Etats Unis). Le disque s’appelle Mourmourika, il réunit une quinzaine d’exemples lyriques et ébréchés de ces chants de prisonniers et de mauvais garçons, les seuls à ne pas voir dévié des premiers exemples historiques turcs du rebbetiko juif de Smyrne (disons celui de Rosa Esknazi) qui sût ensuite émigrer vers la Grèce profondément macho sans avoir besoin de se refaire le maillot… Le paresseux écoutera directement la complainte automnale d’un certain K. Kostis, le seul rebbete au monde à passer sans prévenir du folklorisme douteux de Zorba le Grec au déhanché lyrique et minimal d’un certain… Alan Vega. Suicide du sens, collision de planètes obscures, c’est du côté de ces voies lactées là que le jeune Leonard Cohen défonçait son corps malingre et ses cordes vocales de juif fatigué de la vie avant même d’y avoir goûté…
Et si tout ça n’avait aucun intérêt ? Et si seul l’amour de sa blonde avait compté pour Leonard le Grec ? Et si l’article de Tordjman était parfait, immaculé, définitif ? Allez les enfants, oubliez le rebbetiko et relisez Tordjman l’amoureux …
(extrait de l'avant-dernier numéro de rolling stone)
here's to sylvia syms, the young one as well as the old one ....
here's to sylvia syms, the queen of vaudeville, the "greatest saloon singer" as frank sinatra used to call her, here's to this great singer, either old (as here, in this very moving reading of the most famous homosexual noel coward love song) or young (as below, in one of the marvelous songs from her very first album) ....

sylvia syms/i'm mad about the boy (1991)/ the year following that performance, sylvia syms died of a heart attack on the bandstand of the oak room in the algonquin hotel in new york (she was seventy-four).

sylvia syms/there's something about an old love (1952) /a few years before, at seventeen, this fat jewish singer used to be a groupie to billie holiday/ and it was this young kid, this young sylvia syms, who had the idea -billie had burnt her hair en essayant de se défriser les cheveux- to put a gardenia in her hair ....

bob dylan/abandoned love (1975, his only live version)
here comes the minstrel man from georgia, the yodelin' screamin' king of vaudeville, the one who influenced everyone in country music, from jimmie rodgers to hank williams, from bob wills to merle haggard, and beyond country music, in the darker corners of the darkest black music, from howlin' wolf to screamin' jay hawkins ....and now, here he is, ladies and gentlemen, the one and only .... emmett miller
who remembers peg la centra, a forgotten sexy actress and a superb song stylist?

peg la centra, artie shaw and his orchestra/moon face (1936)

peg la centra, artie shaw/no more tears (1947)/first version for brunswick, second recorded only four days later for radio

THE LONESOME DEATH OF SYLVIA SYMS

la chanson est démodée, la chanteuse n'en a plus pour longtemps ... et pourtant, when sylvia syms sings this old noel coward standard, cette chanson d'amour vieillotte et ambigüe, je vous défie de ne pas trembler de tout votre corps ... life goes on, sylvia syms will live forever ... pour moi en tout cas ....

sylvia syms/i'm mad about the boy (1991)
PS. sylvia syms died sixteen years ago on stage at the Algonquin Hotel in New York City from a heart attack, aged 74.
memories of them:       here's a 1945 recording d'une très belle (et très méconnue) chanteuse, la sublime bea wain ... qui chante ici avec l'orchestre de larry clinton une chanson de hoagy carmichael (paroles de frank loesser): heart and soul ... i even think she was the one who created the song

bea wain/heart and soul (1945)


two love and hate songs from bea wain (1939-1941): i don't want to cry anymore/my sister and i/films d'occasion prod

bea wain/old folks (willard robison)
bonus: six autres interprétations sublimes d'old folks

mildred bailey/anita o'day/lee wiley/old folks
jack teagarden/four freshmen/johnny smith/old folks
memories of them

memories of you/anita o'day (1945), lee wiley (1947)/rosemary clooney, with benny goodman (1956)

THE LONESOME DEATH OF EMMETT MILLER

hey, hey, man, look at these two cats, all dressed in white, face all painted in black: the one on the right is the famous emmett miller, and if you listen closely, you'll hear him do his cat imitation in antique yodeling style ... il faut faire vite, ces quelques secondes sont tout ce qu'il y a au monde de témoignage filmé de sa manière fabuleuse de chanter, qui a influencé tout ce qui compte en musique populaire, de jimmie rodgers à bob dylan en passant par hank williams qui lui a piqué son célèbre lovesick blues

à droite: emmett miller
en post-scriptum bricolé, emmett miller et bert williams, two different kinds of black minstrels (emmett is a white man from georgia, bert is a black man, both do blackface acts in vaudeville) ... enjoy and compare ...

à gauche: emmett miller/à droite: bert williams
PS. emmett miller est mort dans la misère, l'oubli, l'anonymat il y a presque cinquante ans.   lister ce qu'il a inventé (le yodel, la country, le rock, la pop music) prendrait un livre.   il y en d'ailleurs un, where dead voices gather, assez ennuyeux, signé nick tosches.   trop d'admiration tue les livres ....

THE LONESOME DEATH OF JIMMIE RODGERS

the great grandfather of country music, jimmie rodgers, died 75 years ago ... i'm kind of feeling sad about it, nobody seems to care ... voici quelques versions de l'une de ses plus belles chansons, miss the mississippi and you ...

jimmie rodgers (1932)/bob dylan (1992)

merle haggard (live, tv)

jimmie skinner

THE LONESOME DEATH OF GEORGIA TOM

thomas a dorsey died more than fifteen years ago, he was an old man, 94 years old/il avait joué dans des bordels avec ma rainey, accompagné tampa red dans des sublimes blues obscènes/et puis un jour, tout seul, comme ça, il a inventé le gospel (le mot, le genre, les plus beaux titres, les plus sublimes chansons)/il a mené une belle vie (1899-1993)

how bluesman georgia tom became professor thomas a dorsey in two years: been mistreated blues (1930)/how about you (1932)/films d'occasion productions 
thomas a dorsey (live, 1990)/precious lord

THE LONESOME DEATH OF CINDY WALKER

cindy walker died nearly three years ago, just as willie nelson's tribute album (you don't know me/the songs of cindy walker) came out. this is my tribute to her ...  why not call it the lonesome death of bob wills ... and cindy walker (who composed this beautiful song,   goin' away party,   some forty years ago?)/films d'occasion productions

goin' away party/merle haggard (2004)/leon rausch (1998)/ bob will's last session, with leon rausch singing (1973)
I'm throwin' a goin' away party/A party for a dream of mine/So put me somewhere off in a corner/With a glass and bottle of your party wine/Don't worry it won't be a loud party/I feel too low to get too high/It's just a sad goin' away party/For a dream I'm telling goodbye .... .... ....
I'm throwin' a goin' away party/A party for a dream of mine/Nobody's coming but a heartache/And some tears will drop in now most anytime/Don't worry it won't be a loud party/Dreams don't make noise when they die

POST SCRIPTUM/CINDY WALKER
two beautiful versions of cindy's best known song


willie nelson/you don't know me (live, 2006)

leon rausch/you don't know me (1998)/
please note that leon rausch recorded his tribute album eight years before willie nelson's ... quelques jours après la sortie du "tribute album" de willie nelson, cindy walker était morte ....

SPECIAL BONUS

eddy arnold/the original fabulous version of you don't know me

Beverley and me, a love story

Avec les chanteuses, mieux vaut fermer les yeux. C’est ce que je fais depuis toujours, à la recherche du frisson inédit qui me fera oublier Billie Holiday ou Blossom Dearie. Mais depuis quelques mois, je suis tombé amoureux d’une nouvelle venue, je la dévore des yeux le jour et la nuit, je la veux pour moi tout seul, en un mot ….je l’aime.
Le problème, mon problème, c’est que cette nouvelle venue qui s’est emparée de moi corps et âme … est morte depuis près de cinquante ans. Et pourtant, et pourtant. Morte ou pas, elle m’a littéralement envoûté, je rêve à elle le jour et la nuit, je n’écoute plus qu’elle, en boucle, compulsivement, convulsivement. Imaginez -si vous le pouvez- un croisement entre la voix fluette d’Allison Statton (des Young Marble Giants) et les chuchotements érotiques de Julie London. Vous n’y arriverdez pas. C’est normal. Cela n’existait pas avant elle, cela n’existera jamais plus. Etre amoureux d’une morte, je vous jure que c’est terriblement compliqué.
Elle s’appelle Beverly Kenney, elle s’est suicidée en 1960, à 28 ans, après avoir publié six disques parfaits. Ensorcelants, immaculés, d’une mélancolie tellement joyeuse qu’on la croyait impossible.
On ne connaît rien d’elle sauf les pochettes de ses disques où elle est terriblement changeante, brune, blonde, alanguie ou rieuse, d’une beauté mutine qui la fait parfois ressembler à Audrey Hepburn, parfois à Marilyn. Pour compliquer les choses, ses disques ne se trouvent qu’en import japonais, c’est à dire … assez difficilement. Qu’elle soit accompagnée par le délicat Ellis Larkins au piano, ou le grand Johnny Smith à la guitare, sa voix cristalline cristallise les charmes d’une époque (1954-1959) où les plus grands chanteurs (Frank Sinatra, Dick Haymes, Johnny Hartman) ont enregistré leurs chefs d’oeuvre. Beverly Kenney est de cette race là (justesse impeccable, tempo parfait), elle flotte entre deux nuages d’amour pour l’éternité. Ah, j’oubliais. Juste avant de mourir, elle a écrit une chanson, une seule : I Hate Rock and Roll.

(introduction d'un long texte amoureux à la première personne, à paraître dans deux/trois mois ...)

here she comes again,a very young and immaculate peggy lee, au sommet de sa fragile innocence et de sa si douce perfection ....  

peggy lee/what more can a woman do?

hey, hey, it's mickey newbury

it's so sad he's dead, but when you see young mickey newbury singing, he looks so intense, so immaculate, so young it seems he's alive forever, doesn't it?

mickey newbury/how i love them old songs/she even woke me up to say goodbye (1971, il avait trente ans)

vendredi 7 novembre 2008

and then comes howe, vient le désir d'écouter du rock désertique du fin fond de l'arizona, and so here he is at long last, old howe gelb, a few months ago, in denmark, playing and singing better than ever .... et alors, pourquoi pas réentendre aussi his long gone guitarist friend, never forgotten rainer ptacek, in two stolen guitar dreams and white angel's voice de l'au-delà

howe gelb/giant sand/robes of bible black (2008)

rainer ptacek/life is fine (1993)/me and the devil  (1985)

who came first? bob dylan or the everly brothers? hey, man, that's a real damn good question


all i have to do is dream/the everly brothers (1958)
bob dylan (1969, nashville, with carl perkins)
when a composer sings his own song, it's always very touching, whether it's kurt weil, frank loesser, or the great harold arlen: ici, il chante son sublime  ill wind,  juste accompagné au piano ... et juste après, c'est la version immaculée de frank sinatra, tirée de  in the wee small hours ... en bonus, harold arlen, déguisé en vieux monsieur froissé, chante  the man that got away ....

harold arlen/ill wind
frank sinatra/ill wind

harold arlen/the man that got away
on est au début des années 50, et l'un des plus grands songwriters chante sa composition favorite, une berceuse, accompagné de sa femme, l'enregistrement est très rare et très beau, jusque dans sa maladresse ... juste après, la très méconnue lucy reed en donne une version très émouvante, pour ne pas dire plus
frank loesser sings his own song (a favourite of his) in a very rare recording with his wife, and then the the great lucy reed does her version ...

frank loesser and his wife/lucy reed and bill evans/inchworm
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ROBERT FRANK ET MOI
Robert Frank et moi, c’est une longue histoire. La dernière fois que je l’ai vu, c’était à Paris, il y a un an et demi. Il était venu assister en personne -ce qui ne lui arrive presque jamais- à une intégrale de ses films à Beaubourg. Pourquoi il s’était déplacé ce jour-là, on ne le saura jamais. Le principal, c’est qu’il était là, en face de moi, dans un café de St Germain des Près qui lui rappelait sa jeunesse. Je devais faire son portrait avec une amie, Brigitte Ollier, responsable des pages photos à Libération. On souriait à Robert, Brigitte et moi, mais on n’en menait pas large. On nous avait prévenu qu’il n’allait pas bien, mais là, à 50 cm de lui, il avait l’air plus mal que mal, si la chose est possible. Brigitte et moi, on essayait de lui redonner de l’énergie, on faisait ce qu’on pouvait pour recharger ses fusibles à coup de sourires, nos yeux vissés dans les siens dans l’espoir insensé de lui insuffler de la vie. Et on y est arrivés. Croyez moi ou non, une heure plus tard, c’était un autre homme. On s’est congratulés au moins six fois avant de le laisser repartir, et que je te caresse dans le dos (ça, c’est mon style, à l’américaine), et que je te murmure un mot doux à l’oreille (ça, c’est la spécialité de Brigitte), et que je te parle en américain (ça c’est moi) ou en français tout doux (ça c’est BO). Quand il est reparti, promis, juré, Robert Frank était vivant.
Ce qui s’est passé pendant ces soixante minutes de tête à tête, vous n’en saurez rien. C’est un secret. Un secret à trois, mais un secret quand même. Qui tient du sourire de l’âme, des techniques de guérison chamanique, ou de l’alchimie, ou de ce que vous voulez (si vous tenez à en savoir plus, procurez-vous le portrait de Libération que j’ai signé avec Brigitte Ollier, les quelques phrases que Robert a prononcées ce jour là y sont écrites, décrites, étalées
-ambiance en plus).
Ce que je sais de lui, je le savais déjà. Je vous le disais, Robert Frank et moi, c’est toute une histoire. Elle commence il y a vingt ans. A l’époque, en 1987, j’écris dans les pages cinéma de Libé. Je viens de voir un film qui m’a ébloui. Pas un chef d’œuvre, mieux que ça : un de ces voyages initiatiques que ceux qui n’ont pas beaucoup de vocabulaire, et encore moins d’imagination, appellent un « road movie ». Le film est signé Robert Frank, c’est son premier et son dernier film « commercial », Candy Mountain, écrit par un copain à lui, Rudy Wurlitzer (de la famille jukebox, oui), déjà connu pour Macadam à deux voies (Monte Hellman) ou Profession, reporter (Antonioni). Sujet en or : l’histoire du Stradivarius de la guitare électrique, un homme qui fuit la civilisation et que tout le monde recherche pour lui soutirer la formule magique de ses guitares électriques légendaires (ou un ou deux exemplaires de ses instruments qui s’arrachent à prix d’or).
J’aime le film, je rencontre Robert Frank (à l’époque, je sait à peine qu’il est photographe), je fais un entretien « classique » avec lui, le courant passe. Deux ou trois ans plus tard, il se souviendra de moi.
New York, 1989. Qu’est-ce que je fous là, devant la porte noire de Bleeker Street, à attendre que Robert Frank m’ouvre ? Je ne connais toujours pas ses photos et pourtant Brigitte Ollier m’a envoyé l’interviewer chez lui, à New York. L’homme qui m’ouvre n’est pas un photographe, c’est un homme. Bourru, pas bavard, mal réveillé, chaleureux. En quelques minutes, Robert Frank est devenu mon ami. Vous ne me croyez pas, pourtant j’ai à peine débarqué chez lui qu’il m’invite à y rester. Oui, je peux dormir là. Trois jours si je veux, oui. Les films de Robert Frank, c’est d’abord ça: une proximité amicale avec celui qui les regarde. Un accueil rugueux, immédiat. Y a-t-il d’autres films comme ça ? Non, il n’y en a pas.
Il faut dire aussi que le chemin qui mène aux films de Robert Frank est plus facile pour ceux qui n’y connaissent rien. Je n’avais vu à l’époque que Candy Mountain (qu’il n’aime pas beaucoup) et son film avec Jack Kerouac, Pull My Daisy (qu’il n’aime pas beaucoup plus), et il me semble que je les connaissais tous. C’est juste qu’entre lui et ses films il n’y a pas de différence. Pas de distance. Les yeux dans les yeux, vous vous reniflez et vous voyez bien si vous vous plaisez. Je sais ça aujourd’hui, à l’époque, j’étais largué, désorienté, c’est là qu’il m’a recueilli comme un oiseau perdu pour me laisser le temps de me refaire les ailes. J’ai connu d’autres artistes, d’autres cinéastes, aucun –même parmi les plus grands- n’a cette faculté de se confondre avec ses oeuvres. Ca pourrait être le pire défaut. C’est la plus belle qualité. Disons que c’est un homme qui accueille le regard. J’en ai connu deux autres qui sont un peu comme ça, générosité en moins, Godard et Dylan. Ce qu’ils ont en commun avec l’homme Frank, c’est une défiance à l’égard des admirateurs, une sorte de haine des fans, une manière d’hystérie devant l’amour des autres. Le fantasme de Godard, l’envie folle de Dylan, c’est d’être aimés par des gens qui ne les (re) connaissent pas. D’où leur hargne vis à vis des spécialistes et des groupies. Mais leur hystérie les fait fuir devant l’inconnu qu’ils espèrent pourtant de tout leur coeur. C’est le contraire pour Robert Frank. Je sais aujourd’hui qu’il a aimé en moi celui qu’il ne connaissait pas, celui qui n’y connaissait rien, celui qui ne le (re)connaissait pas.
Accueillir l’étranger et lui offrir l’hospitalité, c’est pour moi le premier et le plus beau film de Robert Frank. Les autres, j’ai peu à peu appris à les connaître et à les aimer, comme autant de lettres de lui. Une lettre, un regard, un sourire. Et ces trois jours avec lui, au fait ? Juste la visite d’une ville avec un vieux maître patient, une ballade dans le quartier chinois avec son fils Pablo, adolescent blessé, hypersensible, poétique, douloureux. Et un tas de chaussettes au pied du lit pour me rappeler que j’étais chez moi.
Je suis retourné voir Robert deux ans plus tard. Je venais de voir C’est vrai (One Hour), un film en vidéo qui m’avait ébloui : des acteurs lancés dans New York pendant une heure, un seul plan, toute une vie, mélange fabuleux de classicisme hollywoodien (disons Nicholas Ray pour aller vite) et d’expérimentation absolue. J’ai acheté la même caméra que lui (une Hi 8 Sony) mais j’ai vite compris que la caméra ne faisait pas le cinéaste, et j’ai laissé tomber. Il faut avoir été photographe pour l’avoir en main comme ça.
J’ai oublié de dire une chose, peut-être la plus importante. Si Robert Frank m’a accepté si vite, c’est qu’il a compris que la photo ne m’intéressait pas. C’est comme ça, le virus cinéma m’a toujours empêché d’attraper le virus photo. Robert Frank se considère depuis vingt ans au moins comme un cinéaste, et rien d’autre. Ses admirateurs ne cessant de le ramener à cet acte photographique qui ne l’intéresse plus, il consent du bout des doigts à livrer une ou deux photos de temps en temps, qu’il triture de lettres et de mots pour en faire de drôles de films immobiles.
Si j’avais douté un instant du désintérêt de Frank pour la photo, un détail m’aurait confirmé que j’étais sur la bonne piste. Quand j’ai évoqué le cinéma, à Paris, il y a un an et demi, il a sorti de sa poche une minuscule Sony numérique, lourde, brillante, discrète, secrète, tenant juste dans la main. Il a dit quelque chose comme «la petite caméra » en la faisant tourner dans sa main. Et il l’a remise dans sa poche. Il va falloir s’y faire : Robert Frank est un cinéaste.

Numéro (parution: fin août 2008)


trois versions d'une sublime chanson d'amour chewing gum de bécaud: la plus belle d'abord, immaculée, celle des everly brothers, suivie d'une interprétation presque désaccordée de dylan, pour finir par l'originale de monsieur gilbert ...
let it be me/the everly brothers

let it be me/ bob dylan

je t'appartiens/gilbert bécaud

mardi 28 octobre 2008

she was a splendid actress, très émouvante, très juive, très drôle, très originale, morte bien trop jeune, after lovely films with cukor and most of all minnelli (bells are ringing), but she also was a delicious singer, married to barytone great gerry mulligan ... pour vous permettre d'en juger, les  films d'occasion vous ont concoctés trois clips où elle chante irving berlin, en 1958 ....
judy holliday/what'll i do? (irving berlin)

judy holliday/i got lost in his arms (irving berlin)

judy holliday/how about me? (irving berlin)
des images rares de chet baker au ronnie scott de londres, avec elvis costello, michel grailler, riccardo del fra ... vingt ans déjà ... time has stopped ... time stands still... le temps s'est arrêté devant l'atroce douceur de cette voix ...

chet baker (voice, trumpet)/my ideal/love for sale (1986)

elvis costello (voice)/chet baker (trumpet)/you don't know what love is/i'm a fool to want you (1986)
this is where all music, all good music that is, comes from, à certains moments de ma vie je me dis que tout ce que j'aime en musique vient de là: un vieux bonhomme de 80 ans, sam chatmon, l'un des membres essentiels d'un des groupes essentiels du blues, les mississippi sheiks, l'un de ceux vers lequel le vieux dylan s'est le plus tourné pour se ressourcer (world gone wrong, blood in my eyes, sitting on top of the world, c'est eux), et d'un autre côté l'un ce ceux qui a le plus influencé le jeune presley (et des tas d'autres chanteurs), le merveilleuxc arthur "big boy" crudup.         ils sont vieux, leur vie est derrière eux, ils ont l'avenir devant eux ....
sam chatmon, qui était aussi le demi frère de charley patton

arthur "big boy" crudup, qui était aussi le père du rock and roll
another hypnotic song by my favourite black fiddle musician, butch cage (willie b harris on guitar), coupled with a great obscene love song by harmonica frank, une autre preuve que le blues noir savait faire danser les blancs, et que la country blanche savait faire bander les noirs ...

butch cage/harmonica frank floyd

mardi 21 octobre 2008

entre une version noire d'une chanson et une version blanche, comment fait-on pour choisir: le grain de la voix, l'intériorité, la sensualité, le swing ... moi, je prends les deux, celle d'un jeune musicien de jazz pas encore passé crooner, et celle d'un jeune crooner qui ne sera jamais que la doublure de dick haymes (ce qui n'est déjà pas mal)

nat king cole trio/you call it madness (and i call it love)

bob manning/you call it madness (and i call it love)
douze titres du nouveau bootleg officiel de dylan se trouvent sur un troisième cd, disponible exclusivement dans un coffret collector qui coûte plus de 100 euros ... les voici ...

duncan & brady/cold irons bound

mississippi/most of the time

ring them bells/things have changed

red river shore/born in time

tryin' to get to heaven/marchin' to the city

can't wait/mary and the soldier

vendredi 17 octobre 2008

des images extrêmement rares d'un guitariste plus rare encore, le très méconnu johnny smith, autant à l'aise dans le jazz que dans la country (il a joué sur des chansons très célèbres de don gibson), un guitariste électrique dont le son n'a jamais été égalé ...

johnny smith/what are you doing the rest of your life (1984)
post scriptum: deux clips des films d'occasion pour compléter le tryptique johnny smith, d'abord avec stan getz, ensuite en solo

johnny smith (avec stan getz)/stars fell on alabama (1952)

johnny smith/my romance/little girl blue (rodgers & hart, 1962)
ici commence et finit l'extrême délicatesse du chant: extremely precious peggy lee, singing slower than the slowest shirley horn .... comme une caresse aigüe, nécessaire, interminable, douloureuse, dans un terrible silence où même les anges blessés font l'amour dans le ciel ....

peggy lee/everything must change (1981)

ne jamais oublier que peggy lee est aussi importante, dans l'art du chant populaire américain, que le grand sinatra, et que tous deux ont enregistré beaucoup de choses de mauvais goût au milieu de leurs innombrables chefs d'oeuvre .... mais quand c'est beau, c'est sublime, comme le montre ce petit bout de show télé enregistré en 1962, (presque) improvisé ... et ces deux versions (presque) simultanées (1961 pour peggy lee, 1962 pour sinatra) de cette fabuleuse chanson si belle et si mélancolique, the second time around .....

peggy lee/frank sinatra/nice work if you can get it

two fabulous versions of the second time around , a great sammy cahn/jimmy van heusen song (les films d'occasion productions)
the first one is a 1961 version by miss peggy lee, a track from live at basin street east, that was in fact recorded in studio. the second version is from a frank sinatra's very rare recording of a 1962 london concert ... now choosing between these two versions is really impossible, isn't it?

mardi 14 octobre 2008

1.  masterpiece in classic singing ... and one of the very best performances ever of tony bennett, from what i consider his most perfect, most radical, most beautiful record: the tony bennett/bill evans album.  
2.  now i would have loved to compare it with one of the songs from don't look back, a fabulous album by the very much underrated david allyn, with barry harris on piano, unfortunatly i only have the lp and no way to post anything (if somebody has the lp , and knows how to post from it , it would be great ....) 
3.  the reason i'd love to show people interested in the art of singing the incredible similarities between these two albums, is because i now believe, after some research, that tony bennett was highly influenced by david allyn when he recorded his album (his two albums in fact) with bill evans
4.  tony bennett was a great admirer (and a friend, i believe) of david allyn ... and most important are the dates of the recording sessions: david allyn's was on february 27/28, 1975 ... whereas tony bennett's sessions started four months later on june 10, 12, 13, 1975 ... 

tony bennett/bill evans/young and foolish
PS: an orchestrated song by david allyn, just to compare the two voices

david allyn/long ago and far away
l'équipe des films d'occasion, telle une petite fourmi, construit patiemment jour après jour pour youtube (allez-y voir, si vous osez) des versions comparatives de grands standards, plus pour l'oreille que pour les yeux.
comment choisir entre ces deux versions collées bout à bout de l'un des plus beaux standards de rodgers & hammerstein, it might as well be spring, d'abord minaudée en français par la délicieuse blossom dearie, ensuite susurrée par la voix de velours de mel tormé (avec george shearing au piano)?
impossible de choisir, n'est-ce pas .... alors attardez vous sur la version définitive du créateur de la chanson, le grand dick haymes, celui qui l'avait créée en 1945 et qui en fait ici un remake somptueux, dix ans plus tard, pour capitol, sur des arrangements de johnny mandel


blossom dearie/it might as well be spring, version française
mel tormé/george shearing/it might as well be spring

dick haymes/it might as well be spring (1955)

samedi 11 octobre 2008

how can anybody choose between these three immaculate versions of violets for your furs?
 you first get two live versions, shirley horn's and frank sinatra's  ... and when you think you've reached perfection ... then comes billie holidays' version (from lady in satin)

shirley horn (1981)/frank sinatra (1957)/violets for your furs

billie holiday/violet for your furs (1958)

" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."