samedi 2 avril 2011

1929, my father's voice

... if he had become a cantor, a great hazan ... like david roitman (1884 - 1943), who died the very year i was born, and who remains my very favourite cantor along with pinchik and berele chagy (and one of the oldest to have left vinyl traces -his best recordings date from before world war one) ....
... then i imagine my father might have sounded like that ...

sweet masterpiece in strange falsetto funk style, curtis mayfied's way (1972)

al green's hidden treasure: soul minimalism at it's best
eli's game/al green

black and white soul

james & bobby purify sang i'm your puppet first in the early sixties/dan penn had composed it, among other great soul standards: dark end of the street, do right woman, cry like a baby ...... here's the original black soul version of i'm your puppet ... along with the original dan penn (and spooner oldham) white country standard (or demo) it came from ...


i'm your puppet/james & bobby purify/dan penn with spooner oldham on keyboard

vendredi 1 avril 2011

everly bros 1957


too good to be true/everly brothers, rare demo (1957)

1969

mama tried/merle haggard (1969)... the everly brothers did a great lovely harmonized version of this sweet song

r h harris, god's voice?

arthur prysock (1929-1997)

best baritone ever? .... .... better than johnny hartman, billy eckstine, brook benton? i think so ... what a deep honey voice, man ...

since i fell for you/buddy and ella johnson (1947) ... i just post this forgotten sweet masterpiece by the fascinating miss ella johnson and her brother buddy, to remind listeners that arthur prysock started in buddy johnson's band in 1944 ...

white soul

zelig et moi

mon père aimait les chanteuses, il les écoutait à la radio en travaillant, toute la journée … sa préférée voix d’ange », disait-il- c’était frida boccara … j’ai été jusqu’à acheter récemment un 30 cm d’elle pour voir si c’était vrai, je n’y ai rien trouvé d’angélique … voix d’ange, pour moi, ça s’appliquerait plutôt à robert wyatt ou billie holiday, le couple mixte du septième ciel de mon paradis perso … pas celui de mon père, apparemment … il s’appelait zelig, ma mère c’était czarna, et l’un de mes grand pères s’appelait aaron … il devait aider quelque prophète perdu à ne pas bégayer en public, pas trop en tout cas … pourquoi je raconte tout ça aujourd’hui, moi qui ne parle jamais de ma famille, ni de ceux que j’ai connus (mon père, ma mère, ma sœur, ma cousine tsella de new york, et sa vieille mère que j’ai croisée à paris, venant de pologne -c’ était la sœur aînée de ma mère- sur le chemin de l’Amérique où elle mourra deux ou trois semaines plus tard), ni de ceux que j’appelle les fantômes de la famille,une bonne centaine de personnes dont je ne connaîtrais jamais ni les noms, ni les visages …. ?
Mon père chantait à la synagogue, c’est l’une de très rares choses qu’il m’ait dit de lui … il est mort en 1970, j’ai dû écouter pour la première fois les chants sublimes d’un vrai cantor, yossele rosenblatt, je crois, à new york, en 1962 ou 63 … j'ai ramené le coffret noir de rosenblatt à paris, mon père a écouté ça sans dire un mot, le disque grattait pas mal, il n’avait pas l’habitude … je crois qu’il préférait frida boccara ...
the jazz singer/al jolson écoute yossele rosenblatt chanter (1927)

1958, les ciseaux

je devais avoir quinze ans quand c'est arrivé ... c'était une fin d'après midi, mon père était à la machine, il était tailleur pour dames, tailleur à domicile comme on disait ... dans ces années là, si je me souviens bien, sa chanteuse favorite, celle qu'il écoutait tout le temps, dès qu'il en avait l'occasion, c'est à dire dès qu'elle passait à la radio, c'était frida boccara ...
il ne parlait pas plus que d'habitude ce jour-là, c'est à dire qu'il ne parlait pas ... ma mère était partie acheter du pain, ou livrer les vêtements à la silhouette parisienne, dans le neuvième arrondissement ... j'ai dû dire un truc qui ne lui a pas pas plu, à zelig ... quoi? aucune importance ... les ciseaux sont partis en une fraction de seconde ... ils ont traversé la pièce en sifflant ... j'ai juste eu le temps de me baisser, je les ai senti me frôler le haut de la tête ... c'était moins une ... heureusement que j'avais les cheveux longs à l'époque, plus longs en tout cas qu'il n'étaient permis... est-ce que frida boccara chantait à la radio cet après-midi là? .... peu probable ... elle n'était pas très connue à l'époque ....

en 1958, c'était plutôt l'heure d'andré claveau, un chanteur gominé qui concourait à l'eurovision avec dors mon amour, et pour lequel le jeune skorecki, j'ai un peu honte de l'avouer, avait des penchants androgynes ...

al bowlly/jeri southern


music maestro, please/let's run all the way from british king of crooners, al bowlly (& lew stone, 1938) to sweet jeri southern (& johnny smith, 1958)

un matin froid de 1971

... on enterrait ma mère au cimetière juif de pantin .... il n'y avait pas grand monde, mes souvenirs sont un peu flous ... il devait y avoir jacqueline kremski, la meilleure amie de maman, qu'elle considérait comme sa deuxième mère ... ... je ne reconnaissais presque personne, mais je me doutais qu'il y avait des vieux amis de ma mère ... j'entendais ici et là des bribes d'accent yiddish, et j'imaginais les numéros infamants d'auschwitz tatoués sur les bras, sous les chemises amidonnées ... je n'osais dire bonjour à personne de peur d'avoir oublié les noms ... il y avait surtout cette petite dame, celle là je ne l'oublierai jamais ... elle vendait du fil à coudre et faisait des retouches dans sa petite boutique, en bas de la rue tlemcen ... elle était toute frêle, toute petite, exactement comme maman ... j'ai serré la main de ma soeur, elle a serré la mienne, on devait pleurer de drôles de larmes à peine humides ... saleté de dignité, quand tu nous tiens ...
.... des années plus tard, je suis retourné à pantin, j'ai eu un mal fou à retrouver où mes parents étaient enterrés .... je m'étais juré de faire réciter la prière des morts, le kaddish, sur leur tombe ... je ne l'ai jamais fait ... un jour peut-être ....

un jour, ma mère a voulu me marier ...

... je devais avoir 25 ans, elle ne m'avait jamais vu avec une fille, je pense qu'elle croyait que j'étais pédé ... c'était aux 3/4 faux, disons que ce n'était pas le plus important ... elle a tout mal fait: présentation de la mère, du père, de la fille .... deux ou trois ans plus tard, j'ai vu le marieur américain d'edgar g. ulmer, ce film drôle et déchirant qui parlait yiddisch comme mes parents entre eux .... moi, je n'ai jamais parlé yiddisch, pour ma mère j'étais juste bon à devenir un schnorrer, un va-nu-pieds ... mais quand j'ai vu le film d'ulmer, tout d'un coup mon yiddisch m'est revenu ...

edgar g ulmer/le marieur américain (1940), un film américain en yiddish

mon père n'aimait ...

... que les chanteuses, c'est la seule chose dont je me souviens de lui avec certitude ... moi, je n'aime que les voix d'hommes ... pas n'importe lesquelles, attention ... seules celles qui muent imperceptiblement me tirent les larmes ... vers quoi muent-elles, ces voix?
ainsi du cantor berele chagy: est-ce sa part féminine qui m'émeut, ou cette angélique propension à se rapprocher imperceptiblement de dieu?

berele chagy/el mole ... sweetest falsetto ....

dylan 1997


you ain't going nowhere (spring 1997) ... back to the spirit of the basement tapes

1956, elvis


... je ne savais pas que trois ans après ces images rares d'un jeune elvis en pleine grâce féline, j'allais le rencontrer, lui parler longuement, le voir de près ...

jeudi 31 mars 2011

1967, i lived in london

... .... in a strange artist community, the exploding galaxy, built around kinetic artist david medalla ... it was a high house, located way up north of the city, at 99 balls pond road. ... if i remember well, last time i was there was late 1968, just before i left for india ...
must have been around this time i went to small clubs to hear groups i loved, the soft machine (jimi hendrix, completely stoned and spaced, played approximative bass with them once), my favourite group at the time, the move ... .... and of course syd barrett's pink floyd, complete with light show, that i saw more than once, totally in love with syd's songs, syd's ways, syd's voice ... and his ever so strange resemblance with young robert taylor in george cukor's camille, in front of greta garbo ...
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... ... i was not the only french long haired weirdo to live there ... approximate dandy patrick deval was there with his girl friend, eve ridoux (i don't think his other girl, jackie raynal, was there) .... if my memory serves me well, neo-hindu freak christian ledoux also used to come and go .... music, incense, drugs ... i didn't take any at the time, which may explain the slight distance i had to others who did, and the faint memories i have of this distant past ... ah, yes, i almost forgot: laura must have been there too (i had used her in my first film, les pieds dans les nuages, in 1966), she may even have been the one who dragged me there initially, medalla being a marcel duchamp freak, and knowing laura was quite close to duchamp herself .... there was an elegant gay hippie she adored, with lawrence of arabia looks, called jeffrey ... i think he's dead now ...

1940

american matchmaker (le marieur américain)/acted and sung in yiddish, starring leo fuchs, directed by edgar g. ulmer

lundi 28 mars 2011

1905

the original cohens (ada jones and len spencer)/a vaudeville routine from 1905, something between jewish parody and chaplin himself ... yiddish minstrels?

1954/1993


tomorrow night/elvis presley (sun studios, 1954)/bob dylan (paris, 1993)

" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."