lundi 13 septembre 2010

revu la fin de deux hommes dans manhattan à la télé

... c'est d'une étrangeté sidérante, de l'anti-melville à peine contrôlé, une mixture de polar amateur, pré-rohmer, post-huston, avec des ombres ahuries et des cernes noircies échappées de nosferatu qui passent sur le visage de l'acteur melville ...

... à y réfléchir un peu (disons deux ou trois jours, aucun cinéaste ne mérite plus), il faudrait dire que melville est le premier des grands maniéristes (avec michael powell, évidemment)..... que ce soit à travers l'amateurisme pré-nouvelle vague de deux hommes dans manhattan ou dans le professionalisme glaçant du cercle rouge, tout est sujet à faire des citations, du pastiche (comme chez godard), et surtout des manières ... .... c'est celà, et rien d'autre qui rend melville si sinistrement contemporain .... .... il faudrait en dire plus sur le maniérisme, qui a contaminé l'ensemble du cinéma depuis une vingtaine d'années, et qui se glissait déjà, mine de rien chez les grands classiques (hawks/rio bravo, hitchcock/marnie, ford/la prisonnière du désert, il y a un demi-siècle), mais ça me fatigue d'avance ... .... ... .... ceci dit, j'aime toujours beaucoup certains films de melville, et avant tout son tout dernier, un flic, le plus mortellement pastel, le plus mortel aussi.

4 commentaires:

f-louise a dit…

Bonjour Louis,

j'espère que tu vas bien. Lundi matin, je regarde par la fenêtre le métro aérien, le soleil qui se lève sur les immeubles et le canal. Un oiseau blanc qui passe. Tout est parfait. Deux hommes à Manhattan, scène de jazz en boucle. Dernière gorgée de thé au lait et hop c'est parti pour la journée. :)

Bonne journée à Toi.

pierrino 27 a dit…

Cet été, Louis, gardant comme toujours vos mots dans un coin de ma tête, j'ai eu l'idée géniale d'acheter "Dressez haut la poutre..." suivi de "Seymour, une introduction" en tombant dessus dans une librairie branchée du Cap-Ferret. Ce fut un véritable choc. Ayant finalement admis que, malgré un niveau correct en anglais, j'étais trop léger et fainéant pour lire en langue originale, j'ai été bluffé par l'excellente traduction de Bernard Willerval. Du coup, ayant lu "The catcher in the rye" en anglais, ado, et soyons honnête, n'en ayant rien gardé, j'ai racheté "L'attrape coeurs" et je me débats avec, entre énervement et déception. La traduction est très mauvaise en plus pour le coup (je n'ai pas celle de Japrisot) mais un ami traducteur m'a confirmé que ça lui était tombé des mains en anglais également. Je vais le finir, malgré tout, sachant que derrière, m'attendent "Franny et Zooey" et ses Nouvelles (traduites par Rossi Japrisot cette fois). En gros, je voulais encore et encore vous remercier pour cette découverte qui a éclairé mon été et vous demander si vous ne pensiez pas que "L'attrape-coeurs" est à Salinger ce que "Strangers in the night" est à Sinatra !!

skorecki a dit…

j'ai toujours un peu pensé ça, oui ... mais ses trois autres livres, ils se lisent et se relisent toujours avec infiniment de joie ... comme jacob taubes, hélas épuisé au seuil, et un peu plus "difficile" à lire ...

Casper a dit…

Jacob Taubes, oui, ça a l'air un peu (même beaucoup) plus difficile à lire que Salinger. Reste que "Un jour rêvé pour le poisson-banane", "Dressez haut la poutre, charpentier" et "Seymour, une introduction", c'est un peu comme un Simenon.QUOI !? Oui comme un Simenon adapté par Melville, disons "Deux hommes à Manhattan", par exemple (ne me demandez surtout pas d'expliquer ça, c'est trop irrationnel...).


" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."