lundi 13 juin 2011

skorecki/cavalier


saw my very first film in two years ... alain cavalier's pater has no equivalent whatsoever, except maybe orson welles' best film, filming othello, made up of dialogues between ageing welles and his irish friend, michael macliammoir (1899-1978), who plays iago in the original othello ....
they drink, talk, drink, and theorize what's left of life and cinema (not much, it seems) ....
... .... et orson welles invente au passage, sans en avoir l'air, un art absolu de la mise en scène .... ce qu'il y a d'extraordinaire chez le vieux welles, c'est cette manière négligée de dire, comme çà, en passant, "regardez le magicien de cinéma que je suis, plus fort que tout hollywood -ce hollywood qui n'a pas voulu de moi- , je vous colle deux ou trois morceaux d'un plan-séquence, tournés à trois, six, ou même à neuf mois de distance, dans deux villes différentes, dans deux pays lointains, en prenant pour seul élément de montage, de raccord, une simple bouteille de vin ... "
cette belle leçon de cinéma (la seule qui me fasse pleurer), et en particulier la dernière séquence, une scène à deux, deux fois filmée, la seconde fois en champ contre champ,est l'essence même de pater, ce filming lindon rigolo, politique, bavard, gourmand, dont le programme minimal a l'art d'éviter -tout en le suscitant- que les langues de lindon/cavalier ne fourchent, le tout avec une rigueur de moine même pas défroqué .... l'anti-roi bégue, en somme ...
insister, quitte à se répéter: cette virtuosité modeste, bricolée de bout en bout, de la séquence ultime de pater n'est rien d'autre que la plus belle leçon de cinéma qui soit, une leçon embuée de larmes évidemment...

1 commentaire:

... a dit…

En parlant de cinéma français; j'ai vu "l'Agression" de Gérard Pirès récemment et c'est un film honteusement méconnu. Et ça fait du bien de voir un film où l'on reconnaisse la très aimable patte de Jean-Patrick Manchette.


" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."