samedi 16 juillet 2011

l'acteur ne fait pas le cinéma

..... en réponse à un ou deux "lecteurs" distraits ou surcinéphilizés, je reformule la question: pourquoi un ulmer bâclé, mal joué, est -il sublime (baroque mal fagotté, ou quoi?) et pourquoi y a t-il tant de cinéma là dedans, et RIEN là où c'est techniquement mieux joué, de nos jours, à la télé ou au cinéma?
....je reformule aussi ma réponse, qui vaut ce qu'elle vaut, qui vaut ce que je vaux: le jeu des acteurs, quoi qu'on en pense, a toujours eu très peu à voir avec l'essence du cinéma, du temps où le cinéma était cet art d'usine qu'on tant et tant aimé .... c'est à dire que les acteurs, en tant qu'ils sont dirigés, n'ont rien, ou presque rien, à voir avec ce qui faisait les grands films ... welles étant une exception grandiose et aberrante ....


le foie gras mortel d'akim tamiroff dans mr arkadin/confidential report( (orson welles) .... (vienna or yiddish poland as seen through welles' theatrical baby eyes .... )
le cinéma était, est, et restera ... un mystère .... un accident industriel dû à des magiciens inconséquents, inconscients, salariés au mois pour la plupart ....
suis-je plus clair, oui ou non?

5 commentaires:

f-louise a dit…

Oui, tu es tout à fait clair. Mais j'ai pas la réponse. ça me rappelle quand j'avais 13, 14 ans... des étés passés à la campagne dans une maison entourée de champs de blés. On pouvait fermement s'y ennuyer. un mois c parfois interminable. la grand mère avait un super 8 caméra, on a commencé à faire des films comme on pouvait construire des cabanes. on faisait des films. et ça pouvait nous prendre des jours. on s'arrêtait pour gouter ou regarder la télé. Un jour j'étais censée être morte assassinée par la maison hantée. Allongée par terre, du sang qui sort de la bouche, on filme, quand une mouche vient se coller sur ma joue. la morte a commencé à sourire, à avoir un genre de spasme. je me disais c drole cette mouche de cadavre qui vient au bon moment...sourire banane et merde ça va être à refaire déjà 5 heure du mat', ça fait depuis 8h du soir qu'on me fait mourir. le copain a dit coupé ! c'est super on garde trop drole. trop bien cette mouche. on trouvait ça incroyable le coup de la mouche et de la morte qui rigole. même la mouche y avait crue. :)) bref. presque son meilleur film.

sinon louis tu t'y connais en projecteur super 8 ? j'ai trouvé des bobines dans le grenier (dont charlot pompier) et je voudrais les regarder. tu saurais me dire quel type de projecteur il me faut ? je voudrais pas dépenser des sous pour un truc qui casse ou bousille tout en moins de 5 minutes. un conseil ?

bonne journée !

tim a dit…

ah oui, c'est plus clair!!
et c'est vrai. si le film ne tenait qu'à l'acteur... on n'irait pas très loin. d'ailleurs, le fait même que l'on note ou remarque le jeu (ou l'absence de jeu) d'un acteur détruit le film. extraire un acteur d'un film c'est rompre le film. à quand un film narratif sans acteur, où seul le spectateur aurait sa place, son image à projeter?
d'où vient l'émotion, de la prise de vue et des plans qui la composent, du montage, du jeu, de l'histoire, des ellipses, d'un peu tout ça? je ne sais pas. Dans Choses secrètes que vous avez tant aimé par exemple, l'homme jouait très mal.
nous sommes tout de même quelques uns, "surcinéphilizés", à se gargariser de vieux films, de bon vieux temps... (aidés en cela, et oui, par une certaine colonne -entre autres)
ni un art ni une technique écrivait/disait JLG mais un mystère. ne pas se perdre à chercher à le percer, mais bien plutôt tâcher de profiter de l'exercice, non?

les ruses de Frédéric, ça a été profitable?

Anonyme a dit…

Je crois que je comprends, mais à un moment, il faudrait relâcher les sphincters et cracher le morceau.
Ce n'est pas meilleur (pour les autres) quand on se retient.
Et à la longue, c'est lassant, même pour les vieux lecteurs les plus amicaux.
Christophe

skorecki a dit…

allons-y dans le désordre joyeux des réponses: oui, l'exercice des ruses de frédéric (cinéphiles 3), a été profitable ... c'est même cet exercice-là qui me fait (re) poser cette éternelle question de l'acteur: en gros je reproche à pialat/cassavettes, pourtant cinéastes doués (pas géniaux auteurs comme fassbinder, mais celui là, y'en a qu'un et il clôt -avec moullet/brisseau- l'époque heureuse et mystérieuse du cinéma d'"auteur), je leur reproche d'avoir TOUT sacrifié à l'acteur roi, à ses mimiques, ses grimaces, ses chutes de rein, ou ses chutes dans l'escalier, bref tous ces accidents divins dont se régalait le père renoir ...
quant aux émules de pialat/fassbinder, soit 75 % du cinéma dit "d'auteur", vous imaginez d'ici la catastrophe annoncée ...
oui, l'exercice des ruses de frédéric (cinéphiles 3), a été profitable car il m'a permis d'inventer, sans le programmer, sans même le préméditer, un non jeu d'acteur particulièrement émouvant qui passe par l'improvisation et la lecture .... autrement dit, il m'a fait découvrir que le cinéma, même par un trou de serrure, pouvait encore survenir, dramatiquement drôle comme un rire d'enfant ....
le cinéma sera toujours un mystère, de celà au moins je me réjouis ...

... a dit…

Le meilleur exemple c'est Bollywood mais pas Ray (l'indien). Et le charisme sinon.


" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."