... ... que mon meilleur film était l'escalier de la haine, que j'ai réalisé -bricolé, plutôt- avec mon meilleur copain, patrice kirchhofer pendant quelques jours de l'hiver 1981/82 ... j'avais filmé six ans plus tôt lettre de n. et je l'avais perdu ... ça ne me semblait pas très important à l'époque de perdre un film, surtout un film que je considérais n'être qu'une suite mécanique, une vague réplique d'eugénie de franval ... .... celui-là, je savais qu'il était important ... historiquement, moralement, esthétiquement, il tenait le coup ... il a d'ailleurs voyagé dans plusieurs coopératives de cinéma underground, et m'a assuré quelque légitimité dans le domaine puisque (avec kirchhofer, encore) nous représentions au colloque de l'a.c.i.d.e à lyon (association des cinémas indépendants, différents et expérimentaux) la paris film coop qui avait fini par héberger eugénie de franval ....
... .... si l'ami daney pensait tant de bien de l'escalier de la haine, c'est qu'il s'agissait là d'un film irréductible, un film aphasique, un film d'artiste ... il n'y avait rien à en tirer, il ne voulait strictement rien dire ... même moi, je n'y comprenais rien ... si daney avait su que l'escalier de la haine n'était qu'une épure, un brouillon, le film définitif -le juif de lascaux- devant reprendre certains des personnages et des thèmes de l'escalier pour leur donner enfin un sens, un sens hérétique et prophétique, il l'aurait aimé encore davantage, j'en suis sûr ... mais l'escalier restera l'escalier, et le juif de lascaux ne se fera jamais ... j'en ai décidé ainsi en décembre 1999, ou mars 2000, je ne suis plus sûr de la date ... ... ... ... pourquoi? c'est comme ça ....
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