ce titre glorieux de l’huma, c’était en vérité un sous-titre qui nous désignait, michel klein et moi (et trois ou quatre autres quidams), les yeux écarquillés, en train d’attendre l’apparition (au sens religieux) de ce vieux charlot que nous vénérions à quatorze ans au moins autant que le faisait -pour services rendus au parti- l’ensemble des militants d’extrême gauche français. …
… au dessus de cette légende, il y avait la photo, je l’ai perdue depuis longtemps, où deux jeunes lycéens transis de froid signifiaient par leur regard-caméra, un regard fixe et intemporel, qu’ils attendraient le temps qu’il faudrait pour avoir un autographe … … l’autographe, je l’ai toujours, collé dans l’un des deux ou trois cahiers d’école prévus à cet effet, où je scotchais maladroitement les signatures des « vedettes » que j’avais réussi à coincer à l’une des entrées des artistes que je fréquentais après les cours (surtout l’alhambra maurice chevalier, près de l'avenue de la république), ou devant l’un des palaces parisiens qu’ils fréquentaient : le raphaël, le prince de galles, le george V ….
contrairement à ce qu’on voit depuis vingt ans, l’activité de chasseur d’autographes était strictement limitée à un club d’une dizaine de tarés comme moi, elle se s’était pas encore démocratisée (grâce à la télé) … du coup, je peux dire aujourd’hui que nous formions l’avant-garde, l’aristocratie d’un hobby presque confidentiel, pas encore balisé, mais déjà empreint d’une religiosité bricolée, avec son pendant d’exaltation bien caché dans le cartable … savoir où était descendus romy schneider ou jack palance relevait du parcours initiatique … c’était plus difficile pour otto preminger ou jayne mansfield, et carrément impossible, trois ans plus tard, en 1959, pour elvis presley … mais celui là, il était hors de question que je le rate … il était pour moi …
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