vendredi 1 avril 2011

1958, les ciseaux

je devais avoir quinze ans quand c'est arrivé ... c'était une fin d'après midi, mon père était à la machine, il était tailleur pour dames, tailleur à domicile comme on disait ... dans ces années là, si je me souviens bien, sa chanteuse favorite, celle qu'il écoutait tout le temps, dès qu'il en avait l'occasion, c'est à dire dès qu'elle passait à la radio, c'était frida boccara ...
il ne parlait pas plus que d'habitude ce jour-là, c'est à dire qu'il ne parlait pas ... ma mère était partie acheter du pain, ou livrer les vêtements à la silhouette parisienne, dans le neuvième arrondissement ... j'ai dû dire un truc qui ne lui a pas pas plu, à zelig ... quoi? aucune importance ... les ciseaux sont partis en une fraction de seconde ... ils ont traversé la pièce en sifflant ... j'ai juste eu le temps de me baisser, je les ai senti me frôler le haut de la tête ... c'était moins une ... heureusement que j'avais les cheveux longs à l'époque, plus longs en tout cas qu'il n'étaient permis... est-ce que frida boccara chantait à la radio cet après-midi là? .... peu probable ... elle n'était pas très connue à l'époque ....

en 1958, c'était plutôt l'heure d'andré claveau, un chanteur gominé qui concourait à l'eurovision avec dors mon amour, et pour lequel le jeune skorecki, j'ai un peu honte de l'avouer, avait des penchants androgynes ...

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" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."