mercredi 7 janvier 2009

adieu blossom, rest in peace

la délicieuse blossom dearie a rejoint mireille (les compositions mutines, le piano, l'humour) au paradis des petites voix où elle retrouve la reine des crooneuses légères ... et beverly kenney, princesse idéale trop tôt suicidée ...
 
young blossom dearie/the surrey with the fringe on top (1962, live tv)

beverly kenney/born to be blue (films d'occasion prod.)
somewhere between a young blossom dearie and an even younger billie holiday, with a touch of julie london and allison statton (young marble giants), she recorded only six lps and comitted suicide in 1960. she was an angel of a singer. .. she was 28

Beverley and me, a love story
Avec les chanteuses, mieux vaut fermer les yeux. C’est ce que je fais depuis toujours, à la recherche du frisson inédit qui me fera oublier Billie Holiday ou Blossom Dearie. Mais depuis quelques mois, je suis tombé amoureux d’une nouvelle venue, je la dévore des yeux le jour et la nuit, je la veux pour moi tout seul, en un mot ….je l’aime.
Le problème, mon problème, c’est que cette nouvelle venue qui s’est emparée de moi corps et âme … est morte depuis près de cinquante ans. Et pourtant, et pourtant. Morte ou pas, elle m’a littéralement envoûté, je rêve à elle le jour et la nuit, je n’écoute plus qu’elle, en boucle, compulsivement, convulsivement. Imaginez -si vous le pouvez- un croisement entre la voix fluette d’Allison Statton (des Young Marble Giants) et les chuchotements érotiques de Julie London. Vous n’y arriverdez pas. C’est normal. Cela n’existait pas avant elle, cela n’existera jamais plus. Etre amoureux d’une morte, je vous jure que c’est terriblement compliqué.
Elle s’appelle Beverly Kenney, elle s’est suicidée en 1960, à 28 ans, après avoir publié six disques parfaits. Ensorcelants, immaculés, d’une mélancolie tellement joyeuse qu’on la croyait impossible.
On ne connaît rien d’elle sauf les pochettes de ses disques où elle est terriblement changeante, brune, blonde, alanguie ou rieuse, d’une beauté mutine qui la fait parfois ressembler à Audrey Hepburn, parfois à Marilyn. Pour compliquer les choses, ses disques ne se trouvent qu’en import japonais, c’est à dire … assez difficilement. Qu’elle soit accompagnée par le délicat Ellis Larkins au piano, ou le grand Johnny Smith à la guitare, sa voix cristalline cristallise les charmes d’une époque (1954-1959) où les plus grands chanteurs (Frank Sinatra, Dick Haymes, Johnny Hartman) ont enregistré leurs chefs d’oeuvre. Beverly Kenney est de cette race là (justesse impeccable, tempo parfait), elle flotte entre deux nuages d’amour pour l’éternité. Ah, j’oubliais. Juste avant de mourir, elle a écrit une chanson, une seule : I Hate Rock and Roll.
(A Suivre)



an even younger blossom dearie (en français)/it might as well be spring/mel tormé/it might as well be spring: two really splendid versions of the beautiful rodgers/hammerstein ballad: the first one in french (1956) by the delicious blossom dearie, the second in 1982 by the mellow mel tormé, plus george shearing on piano (if you want to hear the DEFINITIVE version, go check dick haymes on youtube, also produced by films d'occasion)

6 commentaires:

Peter a dit…

Sad to hear that Blossom has passed on.
Let us also raise a glass to another beautiful chanteuse, Monique Serf:
http://www.youtube.com/watch?v=fMIrSnOd38Y&feature=related

Anonyme a dit…

Je me souviens de cette cassette que tu m'avais apportée, rue Christiani encore, et de ma découverte sidérante de cette petite fille sans amertume. Il y avait aussi Billie et Parweeen Sultana et le jeune Chet Baker — des anges, des anges qui passent.Je t'embrasse, mon Loulou.

skorecki a dit…

c'est joli, ces images ... au moment où mon amie FLORENCE COUSIN est en grève de la faim contre un LIBé sauvage ... au moment où je termine SKORECKI DEMENAGE dans ma salle de montage perso, chez moi, après un an de dégoût absolu de "mes" images, de toutes images ... redécouvrir ces jolis souvenirs d'un autre temps, et d'un autre LIBERATION ...la voix mutine de blossom, l'ange blossom, adoucirait-elle les blessures de la vie
d'un cinéaste à l'autre ... (qui peut encore dire ça: d'un cinéaste à l'autre, hein?) je t'embrasse

Peter a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=HzGmPY_n3Ok

Anonyme a dit…

Un an de dégoût — pareil. Depuis la fin du tournage de mon Idiot, qui sort enfin le 15 avril, et puis rien peut-être. Heureusement que les anges sont toujours là. Et Libération devrait un jour changer son titre pour celui d'Occupation.

Peter a dit…

Une chanson pour Florence Cousin:
http://www.youtube.com/watch?v=ZW49rBZIRUk


" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."